Jacques le fataliste et son maître. Dénis Diderot. Читать онлайн. Newlib. NEWLIB.NET

Автор: Dénis Diderot
Издательство: Bookwire
Серия:
Жанр произведения: Языкознание
Год издания: 0
isbn: 4064066080945
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       Denis Diderot

      Jacques le fataliste et son maître

      Publié par Good Press, 2021

       [email protected]

      EAN 4064066080945

       NOTICE PRÉLIMINAIRE

       JACQUES LE FATALISTE

       SON MAÎTRE

      (Écrit en 1773—Publié en 1796)

       Table des matières

      Deux ans plus tard, l'Institut de France s'organisait. Un de ses premiers soins fut de s'occuper de dresser une sorte de bilan des richesses perdues de la littérature française. On s'inquiéta, entre autres choses, d'un chant de Ver-Vert intitulé l'Ouvroir, qu'on crut être entre les mains du prince Henri de Prusse. Ce prince, qui, après avoir montré qu'il était bon capitaine, dut se réfugier dans une demi-obscurité pour ne pas risquer de trop déplaire à Frédéric II, son frère, occupait noblement ses loisirs en cultivant les lettres, les arts et les sciences. Il était un des souscripteurs à la Correspondance de Grimm. Il s'intéressait particulièrement à Diderot. La lectrice de sa femme, Mme de Prémontval, dont il sera question dans le roman, avait pu lui en parler de visu. Ce n'est pas cependant par elle, comme l'a cru l'éditeur Brière, qu'il eut communication de Jacques le Fataliste, puisqu'elle était morte plusieurs années avant que ce livre fût écrit. Il en possédait une copie au même titre que la vingtaine d'autres personnes dont parle Mylius. Seulement, il ne se crut pas obligé à la tenir secrète, et, en réponse à la demande du chant de Ver-Vert qu'il n'avait pas, il offrit Jacques le Fataliste, qu'il avait. Il reçut des remercîments, et on le pria de mettre à exécution cette louable intention. Il répondit par cette nouvelle lettre:

      «J'ai reçu la lettre que vous m'avez adressée. L'Institut national ne me doit aucune reconnaissance pour le désir sincère que j'ai eu de lui prouver mon estime: l'empressement que j'aurais eu de lui envoyer le manuscrit qu'il désirait, s'il eût été en ma puissance, en est le garant. On ne peut pas rendre plus de justice aux grandes vues qui l'animent pour mieux diriger les connaissances de l'humanité.

      «Je regrette la perte que fait la littérature de ne pouvoir jouir des œuvres complètes de Gresset, cet auteur ayant une réputation si justement méritée. J'ai fait remettre au citoyen Caillard, ministre plénipotentiaire de la République française, le manuscrit de Jacques le Fataliste. J'espère que l'Institut national en sera bientôt en possession. Je suis, avec les sentiments qui vous sont dus, votre affectionné,

      «Henri.»

      L'ouvrage parut chez Buisson en 2 vol. in-8º (an V, 1796), 4 figures non signées. Il fut réimprimé la même année, chez le même libraire, en 3 vol. in-12, fig.; en 1797, chez Gueffier jeune et Knapen fils, 3 vol. in-18, 3 fig., et chez Bertin, 4 vol. in-18, 4 fig. et un frontispice de Chailloux, gravé par Bovinet; en 1798, chez Maradan, 2 vol. in-12; en 1799, chez Leprieur, 4 vol. in-18, 4 fig. assez jolies non signées; en 1822, in-18; en 1830, in-12; en 1849, in-4º illustré. Il a subi une condamnation insérée au Moniteur du 6 août 1826.

      Le livre a donc été beaucoup lu; mais l'a-t-il été par tous les critiques qui en ont parlé? Nous en doutons un peu, tant est grande la divergence des opinions émises à son sujet. La plus répandue, celle qui a cours, c'est que c'est un livre ordurier, dans lequel se trouve cependant un chef-d'œuvre: l'Histoire de Mme de La Pommeraye et du Chevalier des Arcis. Il serait, à notre avis, beaucoup plus juste de dire comme le disait Gœthe, que c'est un chef-d'œuvre, dans lequel se trouvent malheureusement deux ou trois passages qui tiennent le milieu entre la licence de Sterne et celle de Rabelais, en se rapprochant un peu plus de ce dernier.

      Ce qui a réellement le plus nui à la réputation de Jacques le Fataliste,