Je Suis L'Empereur. Stefano Conti. Читать онлайн. Newlib. NEWLIB.NET

Автор: Stefano Conti
Издательство: Tektime S.r.l.s.
Серия:
Жанр произведения: Историческая литература
Год издания: 0
isbn: 9788835417873
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de fermer la conversation.

      Ensuite, collé devant l’ordinateur, je me mets en ‘‘pilotage automatique’’ dans ma routine de caisse. Certaines opérations sont longues et pénibles, autres passent légères comme les clients : dès que je les ai terminées j’oublie le numéro du compte et aussi la tête de la personne qui était devant moi.

      Ce même soir, avant de sortir de la banque, je reçois un mail du directeur de la faculté de Lettres :

      ‘‘ Chères et chers collègues,

      Je vous informe par la présente que les funérailles de notre illustre professeur Luigi Maria Barbarino, prématurément décédé à cause d’une tragique fatalité, se tiendront le Jeudi 22 à 16.30 à l’abbaye de Poppi…’’

      Jeudi 22 Juillet

      La campagne de la zone d’Arezzo, n’a rien à voir avec celle de Sienne. Autour de la ville du Palio il y a beaucoup de petit villages aussi beaux qu’on dirait faux et après il y a les collines : innombrables, petites et bien distinguées avec un seul hameau sur le sommet, entouré par des arbres. A côté d’Arezzo, au contraire, tout est plat, les cultures moins variées ; les maisons ne sont pas isolées, mais une à côté de l’autre, en laissant beaucoup d’espaces vides. Les rues aussi sont différentes : là-bas elles montent et descendent, avec plein de courbes entre des bosses et des pentes raides, ici une longue rue droite, qui ne semble jamais arriver nulle part.

      J’arrive à Poppi déjà à 15.00, j’en profite pour voir le magnifique cycle de fresques dans le château des comptes Guidi ; je découvre ainsi que quand Dante était jeune il avait participé en tant que chevalier a la célébré bataille des plaines du château : j’ai toujours imaginé le somme poète enfermé dans sa chambre en train de rêver su des mondes éthérés, je ne le vois pas du tout avec une armure en embrochant et égorgeant ses ennemis.

      Je descends à pied de la forteresse jusqu'à l’abbaye de Saint Fidèle. Pendant que j’admire la façade en pierres de tailles, deux professeurs arrivent avec la suite de disciples. Le professeur Alessandri vient m’adresser ses condoléances ; je remercie un peu étonné : je ne suis pas un familier, mais probablement pour eux le plus proche de Barbarino, en tant que son assistant pour des années. Quand trois autres spécialistes font le même, je réponds comme quand on est à l’enterrement d’une tante qu’on ne voit depuis des siècles et que, en plus, on n’aimait pas trop : « Merci, merci, malheureusement… c’est la vie. »

      Finalement la famille arrive : j'envoie les condoléances vers eux, et je rentre dans l'église. Après des charmantes réflexions mélangées aux banalités du prêtre, on donne la parole au directeur, qui se lève du groupe des bancs de droite, celui des professeurs qui sont en train de mourir de chaleur dans leurs vestes et tailleurs. Tandis que le pointilleux professeur passe entre les files, la pensée générale est la même : que ça termine tôt. Le directeur, avec un ample geste dramatique, appuie sur le cercueil le mortier (le chapeau noir carré, que le président honoraire a donné pour faire hommage au professeur décédé). Et une fois arrivé sur le podium, il prend de sa poche interne trois feuilles, les déplie et les referme de façon théâtrale, tout cela accompagné d’un demi sourire comme à dire : j’avais préparé un discours, mais je serais magnanime et je vous l'épargnerai ; j’improvise. Un soupir de soulagement général commente ce geste.

      « Chers collègues, nous sommes ici en représentation de l’entier corps professoral pour exprimer notre participation au fort deuil de la famille. »

      [Traduit du langage académique cela signifie : Cela n'intéresse même pas à la famille, imaginons aux professeurs ; voilà pourquoi on est si peu.]

      « Nous avons tous été frappés par le soudaine et prématuré trépas de notre bien aimé collègue… »

      [= On a tous été content quand le vieux baron, finalement, est crevé…]

      « Son décès laisse un trou difficilement surmontable, dans l’organisation académique. »

      [= je ne vais surement pas le remplacer, au contraire j’utiliserai l’argent de son poste pour promouvoir ma maitresse]

      « Toute la faculté prend en charge, ou possible, la continuation des fouilles en Turquie en son nom. »

      [= Si j’obtiens quand même les financements de la part du gouvernement turque j'envoie mon laquais, sinon on abandonne tout de suite]

      « En tant que hommage on organisera des conférences annuelles, à sa mémoire… »

      [= Avec les restes des fonds PRIN financés à son nom, et que je ne peux pas piquer, j’organise une demie journée d'études cette année et jamais plus]

      « Laissez-moi enfin exprimer ma plus profonde gratitude à Francesco Speri, qui a ramené ici notre cher décédé. »

      [= Heureusement j’ai trouvé ce bonhomme, sinon je devais y aller moi-même avec cette chaleur]

      « Je souhaite au cher Francesco, selon le désir du professeur aussi, de trouver enfin sa juste place auprès de l’Université… »

      [=Si Barbarino n’a pas pensé de l’aider quand il était vivant, je ne vais surement pas bouger pour le faire moi-même…]

      « …et voir ainsi reconnus les ans de collaboration continue et productive avec notre cher Luigi. »

      [= T’as été son esclave pour des années, maintenant qu’il est mort c’est ton problème !]

      « Je vous remercie encore une fois pour être venus en si grand nombre. »

      [= Malheureusement je devais être là, mais j’envie ceux qui sont à la mer]

      Avec ces mots touchants, nous prenons congé, très émus, de l’illustre Luigi Maria Barbarino.

      A la sortie tout le monde salue vide et court à sa voiture : mes ‘‘ex-collègues’’ ont hâte de revenir à leur recherches académiques, qui se passent entre le port de Talamone e Capalbio, plage G.

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