Le Fils des Dragons. Морган Райс. Читать онлайн. Newlib. NEWLIB.NET

Автор: Морган Райс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Серия: Le Temps des Sorciers
Жанр произведения: Книги для детей: прочее
Год издания: 0
isbn: 9781094343204
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crut voir une certaine déception dans son regard, ou bien imaginait-il simplement ce qu'elle ressentait, à l'idée de ne pouvoir se voir ?

      "C'est… dommage. Vous avoir parmi nous est bien agréable. Il … il me plait de vous savoir ici."

      "J'apprécie également," déclara Devin. "Mais je pense devoir accepter, je tenais à, eh bien, vous remettre quelque chose avant mon départ." Il se rendit compte de l'interprétation que Lenore risquait de faire de sa phrase. "Le cadeau de mariage que j'ai forgé est en définitive tombé entre les mains de votre époux."

      "Mon mari, oui," dit Lenore, comme si, l'espace d'un instant, elle avait presque oublié Finnal.

      Devin saisit sa chance et prit un petit fragment de métal de météorite récupéré dans la forge. Il l'avait façonné, essayant de mettre à profit ses compétences sur ce fragment, le façonnant en une série de cages sphériques s'emboîtant les unes aux autres, chacune se mouvant librement à l'intérieur. Il avait placé un morceau de verre coloré en son centre, de sorte qu'au moindre mouvement, les sphères issues du métal de météorite changeaient de couleur selon l'orientation et le degré de réfraction de la lumière.

      "Ce n'est pas grand-chose. Rien comparé à une épée, mais—”

      "C'est magnifique", dit Lenore, en le tenant dans la paume de sa main. "J'adore."

      Moi aussi je vous aime, aurait voulu rétorquer Devin, mais il ne pouvait pas, il ne devait pas. Pas à une princesse ; une princesse mariée, qui plus est.

      "Je le garderai près de moi en souvenir durant votre absence. J'en prendrai grand soin."

      "Je … vous m'en voyez ravi," rétorqua Devin. Pourquoi perdait-il son latin en sa présence ? "Je dois y aller, on m'attend."

      Il prit brièvement la main de Lenore, ne sachant s'il devait lui faire un baisemain ou pas. Probablement pas. Il se leva et se dirigea vers la porte.

      “Devin,” le rappela Lenore avant qu'il ne l'atteigne. Il se retourna, plein d'espoir. “Je… vous allez me manquer.”

      “Je vous remercie, vous me manquerez aussi,” avant de se précipiter hors de la pièce, se maudissant de manquer d'à-propos.

      Essayer de récupérer les fragments serait assurément un exercice plus aisé que ce dernier ?

      CHAPITRE SEPT

      Bloqué dans un tombeau avec un dragon à l'extérieur et les Forces Obscures non loin, Renard s'était déjà retrouvé dans des situations bien pires. Il ne savait pas vraiment s'ils étaient là mais savait que tel était certainement le cas.

      En théorie, bien sûr, il pouvait simplifier la chose : attendre que le dragon parte, et sortir ensuite rejoindre les Forces Obscures. Tout ce qu'il avait à faire serait leur remettre l'amulette qui, en ce moment-même, pompait toute son énergie comme l'aurait fait un réservoir percé.

      Mais il ne pouvait s'y résoudre. Renard devrait employer la manière forte.

      Il examina soigneusement les murs du tombeau, espérant trouver une issue cachée, une brèche ou une galerie qui n'existait pas lorsque les bâtisseurs avaient bâti ce caveau à flanc de volcan. Une petite issue pratique était trop demander ?

      Apparemment, oui, il sortirait soit par l’itinéraire déjà emprunté à l'aller, soit… soit par l'ouverture ménagée au-dessus de la pièce principale du mausolée. Se jeter dans les bras de la mort ou être capturé par les Forces Obscures en essayant de leur échapper. Vu sous cet angle, le choix était faible.

      Renard déverrouilla les portes dorées du tombeau à l’aide de ses outils, sentit la sueur perler sur son front en songeant à ce qui pouvait se trouver derrière, en entendant le déclic. D'autres grattements se firent entendre, le dragon donnait des coups de griffes pour entrer, Renard resta parfaitement immobile jusqu'à ce que le bruit s'arrête. Il laissa une minute, puis deux, s'écouler.

      Il pouvait rester assis ici à attendre et écouter, mais tôt ou tard, il lui faudrait bouger. Ce qu'il fit, il ouvrit la porte et regarda au dehors. Le ciel s'assombrissait, la lumière pénétrant dans le tombeau déclinait désormais. Mais Renard n'osa pas allumer sa lanterne, cela attirerait certainement l'attention de la bête. Au lieu de cela, il se faufila à l'extérieur, ses yeux essayant d'y voir clair grâce à la luminosité naturelle.

      La silhouette massive de la créature se tenait là, de l'autre côté de l'enceinte caverneuse. Immobile, pelotonnée tel un chat dans son sommeil, son flanc se soulevait et s'abaissait lentement au rythme de sa respiration. Renard gardait ses distances, soupçonnant qu'elle s'éveillerait au moindre bruit.

      Il inspecta les parois internes du tombeau de son mieux malgré la faible luminosité. Les soubassements étaient richement ornés de sculptures ; escalader serait simple comme bonjour pour quelqu'un comme lui. Plus haut néanmoins, les pierres semblaient céder la place à la roche naturelle, l'ascension lui parut bien plus difficile que la précédente.

      C'était soit ça, soit rester ici jusqu'à ce que le dragon se réveille, Renard entama son ascension. Il démarra, utilisant la statue d'un guerrier oublié pour assurer sa prise, avant de s'élancer et atteindre des pierres situées plus haut. Son corps effectua un mouvement ascendant, se contorsionnait au fur et à mesure, se déplaçait de plus en plus haut.

      Renard poussa un cri lorsque le visage de pierre d'une gargouille qu'il utilisait comme prise céda, une partie commença à s'effriter. Ses réflexes étaient heureusement encore bons, il tendit la main pour la rattraper, plutôt que la laisser s'écraser au sol. Renard demeura un instant suspendu d'une seule main, s'agrippant de l'autre à un visage de pierre goguenard qui semblait trouver tout cela très drôle. Si ça le faisait rire, tant mieux.

      Il tâtonnait prudemment à l'aide de ses pieds, en quête de points d'appui qui le soutiendraient. Il posa d'un geste sûr la pierre face contre terre sur un éperon rocheux, là où elle ne pourrait pas tomber et risquer de troubler le sommeil du dragon juste en dessous.

      Il se déplaçait plus rapidement maintenant, sachant qu'il ne tiendrait plus bien longtemps. Il se déplaçait d'une prise à l'autre, tendant la main ou le pied, faisant basculer son poids. Il essaya de se frayer un chemin parmi la végétation au-dessus et retint subitement son souffle, un problème venait de surgir.

      Des rochers étaient tombés, ne laissant aucune place à une prise. Cela n'aurait pas été un problème s'il avait eu du temps malgré l'espace laissé vacant, Renard aurait utilisé ses marteaux et maillets afin de se frayer un passage. Il l'avait déjà fait dans la chambre forte d'un marchand, toucher le sol aurait inévitablement déclenché une armada de pièges. Mais il ne savait pas combien de temps il lui restait avant que le dragon ne se réveille, il ne pouvait pas courir le risque de faire tinter un marteau contre la roche. Une seule solution s'imposait : sauter, franchir l'espace vacant et ainsi atteindre la prochaine prise.

      Renard envisagea un instant de rejoindre le plancher des vaches, sortir par la galerie principale et essayer de se faufiler sans être repéré par les Forces Obscures. Il doutait, cependant, que son plan fonctionne. Ils l'attraperaient, et alors…

      Oui, il y avait largement pire que la chute.

      Il jeta un coup d'œil en contrebas, le dragon ouvrit un de ses immenses yeux dorés.

      Renard bondit comme s'il avait le diable au corps. Il entendit le dragon rugir et se propulsa en hauteur, son corps semblait comme suspendu dans l'espace un temps infini avant que ses mains ne retrouvent la sécurité d'une prise dans la roche. Une roche tranchante entailla ses mains mais il n'en avait cure, seulement préoccupé à se hisser, à l'air libre, sur le flanc supérieur du volcan.

      Le dragon quitta son repère et s'élança vers l'azur d'un puissant battement d'ailes. Il tournoyait, Renard crut l’espace d’un instant qu'il ferait demi-tour et foncerait droit sur lui. Quelque chose semblait le distraire, une proie au loin ou autre chose peut-être. Il s'envola à l'horizon en battant vigoureusement des ailes.

      Renard resta allongé sur le dos de longues secondes, essayant de reprendre son souffle après la terreur des derniers