Elle appela sa mère, s’écartant de la table. Même cette mince séparation entre son travail et la maison lui donna en quelque sorte l’impression de retrouver son rôle de mère.
Elle ne fut pas surprise que Patricia White décroche aussitôt. Elle parla en chuchotant. Mackenzie pouvait l’imaginer retranchée dans le bureau d’Ellington ou dans la chambre d’ami afin que Frances ne puisse l’entendre.
« Merci de m’appeler, dit Patricia.
– Kevin va bien ?
– Oui.
– L’appartement est toujours en un seul morceau ?
– Bien… bien entendu. Mackenzie…
– Alors que se passe-t-il cette fois, Maman ? »
Il y eut un instant de silence à l’autre bout de la ligne, rapidement interrompu par les plaintes de sa mère. « Je ne comprends pas. Nous avions passé un si bon après-midi hier. Nous nous entendions bien, avons très bien mangé et j’ai eu l’impression que toi et moi étions de nouveau liées.
– J’ai eu la même impression. Mais c’est la seconde fois que tu m’appelles pendant que j’essaie de travailler. Et je te le jure, si l’unique raison est de critiquer ce que Frances a fait…
– Eh bien, que suis-je censée faire ? Elle remet en cause tout ce que je fais ou dis. Et c’est déjà suffisamment difficile que Kevin la préfère…
– Il la préfère parce qu’il la connaît mieux. Et Maman, tu es sûre qu’elle remet en cause tout ce que tu dis ou fait, ou est-ce qu’elle n’essaie pas juste de te donner des conseils ou des suggestions sur la meilleure façon de faire plaisir au petit, étant donné qu’elle le connaît mieux que toi ?
– Peut-être que tout cela était une erreur.
– Quoi ? De faire enfin connaissance avec ton petit-fils ?
– En partie. Mais pas uniquement ça. C’est juste… »
Mackenzie ne se sentait pas mal pour sa mère… pas du tout. Mais elle savait aussi que si sa mère recommençait à prendre de mauvaises décisions et à fréquenter les mauvais endroits auxquels elle avait été habituée au cours des dix dernières années de sa vie, elle atteindrait peut-être le point de non retour. Mackenzie se trouvait donc en proie à un dilemme : devait-elle dire à sa mère ce qu’il lui fallait entendre ou devait-elle tenter de l’apaiser ?
Même si Mackenzie détestait cela, elle se dit que mieux valait l’apaiser.
« Maman, je vais te demander une faveur. J’ai besoin que tu t’accroches et que tu restes là. Tiens bon jusqu’à ce qu’on rentre. Et tu sais quoi ? Ne le fais même pas pour moi. Fais-le pour Kevin. Tu veux mieux le connaître ? Alors reste. Donne-lui une raison de se souvenir de toi. »
Il y eut un rire nerveux à l’autre bout du fil. « Tu as raison, dit-elle. C’était stupide de ma part de venir ici pour laisser tomber juste à cause d’une chose pareille et de retourner à l’hôtel.
– C’est toi qui as parlé de ça, pas moi.
– Désolé de t’avoir dérangée.
– C’est bon… mais fais en sorte de ne plus essayer de m’appeler ou de m’envoyer de messages à moins qu’il ne se passe quelque chose de grave.
– C’est ce que je ferai. Bonne nuit, Mackenzie. »
Elles raccrochèrent et Mackenzie ravala les diverses émotions qui semblaient toutes lutter pour prendre le contrôle sur elle. Elle ressentait de la colère, de la tristesse, de la pitié. Elle ne put se décider pour une en particulier et décida donc d’opter pour une calme indifférence.
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