Une Nouvelle de L’Agent Zéro. Джек Марс

porte à gauche. Cet appartement italien était une plaque qu’il avait établi en secret avec son équipe, au cas où l’un d’entre eux aurait besoin de se mettre à l’ombre. Même l’agence n’était pas au courant. Le nom sur le bail était faux et le propriétaire de l’immeuble pensait qu’il était loué par une riche famille américaine qui prêtait l’appartement à ses amis et à ses associés en affaire pour passer des vacances à Rome. Il fallait qu’il fasse profil bas pendant quelques jours, le temps que ses côtes récupèrent à la suite d’une récente bagarre avec trois truands slovènes. Et il avait justement choisi un endroit évident pour ça… peut-être même trop évident, comme l’avait fait remarquer Maria.

       Il n’aimait pas le fait qu’elle utilise contre lui quelque chose qu’il lui avait lui-même appris.

       Il entra en premier dans l’appartement, puis il se retourna alors qu’elle était encore sur le seuil de la porte. “Tu es armée ?”

       “Bien sûr que oui.” Puis, voyant son regard insistant, elle ajouta, “Un Ruger, dans mon manteau.”

       “Sors-le.”

       Maria sortit sa veste et Zéro la posa sur le dossier d’une chaise. Il la regarda de haut en bas. Il n’y avait aucun endroit sur son corps mince et athlétique où elle aurait pu cacher un flingue. Mais elle pouvait très bien cacher un couteau dans les bottines italiennes qu’elle portait…

       “Tu veux me fouiller ?” ajouta-t-elle sur un ton sardonique.

       Il fit non de la tête. “Je vais faire du café. Tu en veux ?”

       “Non, merci.” Elle referma la porte de l’appartement derrière elle. “Depuis combien de temps es-tu là ?”

       Il se rendit dans le petit coin cuisine adjacent et sortit une boîte à café d’un placard. “Un jour et demi. Je comptais partir demain matin. Mais maintenant…” Maintenant, il devait partir le soir-même. Cet après-midi. Aussi vite que possible, au cas où Maria déciderait de donner son emplacement à l’agence.

       “Kent.” Sa voix était douce comme une plume à son oreille et, quand il se retourna, elle était juste derrière lui, à portée de main. Son parfum…

      Arrête ça. Il n’y a pas de retour en arrière possible.

       “Reviens, Kent. Viens avec moi.”

       Il secoua la tête. “Je ne peux pas. Je n’en ai pas terminé.” Il souleva le couvercle de la boîte à café.

       Elle soupira et lui toucha le bras. “Écoute, je… je n’ai jamais eu l’occasion de te dire que j’étais désolée. À propos de ce qui est arrivé à Kate…”

       “Non.” Le mot jaillit de sa bouche avec la force d’un boulet de canon, et il le ponctua d’un solide coup de poing sur le comptoir. La boîte bascula et le café se répandit au sol. Maria recula d’un pas, portant immédiatement la main à l’arrière de son dos.

      Y a quelque chose de caché là. Un couteau, très certainement.