La Femme Parfaite. Блейк Пирс. Читать онлайн. Newlib. NEWLIB.NET

Автор: Блейк Пирс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Серия:
Жанр произведения: Зарубежные детективы
Год издания: 0
isbn: 9781640296657
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Mel l'avait promis, la conversation tourna surtout autour des enfants déjà nés et des enfants à naître car au moins deux des femmes du groupe étaient visiblement enceintes.

      “Je suis prête à gifler la prochaine barmaid qui me regardera de travers pendant que j'allaite”, dit une femme du nom de Katlyn ou Kaitlyn. “J'ai été beaucoup trop accommodante après la naissance de Warner.”

      “Menace-les d'un procès”, dit la brune aux mèches blondes. “Je l'ai fait et j'ai reçu un bon de cent dollars avec leurs excuses. Le mieux, c'était que personne n'avait rien fait de mal. Je n'ai fait que me plaindre d'un ‘environnement inconfortable’.”

      Jessie était la seule non-mère à la table mais elle essaya de participer à la discussion en posant des questions polies sur l'école élémentaire locale (“un trou”) par rapport à celle où elles semblaient toutes envoyer leurs enfants.

      Alors que Jessie écoutait leurs opinions divergentes sur les meilleures options de garderie et d'école maternelle ainsi que leur consensus général sur le meilleur supermarché, elle sentit son attention s'égarer. Elle se pinça quelques fois sous la table quand elle entendit les opinions sur les bonnes églises, la meilleure salle de gymnastique locale et où trouver une belle robe pour le Bal des Vacances.

      Finalement, elle cessa d'écouter qui disait quoi ou même d'offrir des affirmations de circonstance et assuma le rôle d'observatrice passive comme si elle examinait le comportement en société d'une espèce sauvage exotique.

      C'est ça, la vie que je me suis engagée à vivre ? Des déjeuners avec des dames qui se demandent quelle salle de gym a le meilleur cours de spinning ? Est-ce le monde dont Kyle a voulu devenir membre en travaillant comme un malade ? Si tel est le cas, je veux mourir dès maintenant.

      A un moment ou à un autre, elle se rendit compte que Mel lui tapotait l'épaule pour lui dire que le déjeuner était fini et qu'il fallait qu'elle aille chercher Daughton. Apparemment, Teddy et Kyle devaient les retrouver dans le vestibule.

      Jessie hocha la tête, dit gentiment au revoir aux femmes dont elle avait oublié le nom et suivit Mel jusqu'à la Baie du Pirate sans dire un mot. Elle se sentait désorientée et épuisée et voulait surtout rentrer à la maison, prendre un bain, boire un verre de vin et aller dormir. Elle jeta un coup d’œil à sa montre et fut étonnée quand elle se rendit compte qu'il n'était même pas 13 heures.

      *

      Elle ne put décompresser que plusieurs heures plus tard. Après son retour chez les Carlisle, où il fallut rester in moment, Jessie et Kyle repartirent finalement chez eux. Jessie dut s'arrêter faire quelques courses à Costco avant de rentrer et imagina les visages désapprobateurs de ses convives.

      Plus tard, cette nuit, pendant qu'elle se lavait le visage et que Kyle se brossait les dents, ils s'étaient assez remis pour se raconter un peu leur journée.

      “Que s'est-il passé dans la pièce secrète où vous êtes allés ?” demanda-t-elle. “Est-ce qu'ils vous ont fait mettre en slip pour vous donner dix coups de fouet ?”

      “En fait, je m'inquiétais un peu de ce qui se trouvait derrière cette porte”, admit Kyle pendant qu'ils allaient dans la chambre. “Cela dit, il s'est avéré que c'était surtout un bar de sports vraiment bien organisé. Ils avaient des matchs à la télévision, un serveur qui passait prendre les commandes et il y avait aussi quelques hommes qui mettaient ou enlevaient leur tenue de golf.”

      “Pas de fumoir ni de brandy, alors ?” demanda-t-elle en se demandant s'il comprendrait la référence.

      “Je n'en ai pas vu mais j'ai quand même remarqué Leonardo DiCaprio qui errait sans but dans la loge.”

      “Bravo, mon mari”, dit admirativement Jessie en se mettant au lit. “Tu es encore doué.”

      “Merci, chère épouse”, répondit-il en se glissant sous les couvertures à côté d'elle. “En fait, j'ai entendu dire qu'il y avait un fumoir pour amateurs de cigares quelque part mais je ne l'ai pas cherché. Je crois qu'il est caché dans un coin qui échappe aux règles du club, où il est interdit de fumer, mais je parie que j'aurais pu avoir un brandy si j'avais demandé.”

      “Tu as rencontré quelqu'un d'intéressant ?” demanda-t-elle d'un air sceptique en éteignant la lampe de la chambre.

      “Étonnamment, oui”, dit-il. “Ils étaient tous très cool et, comme deux d'entre eux cherchaient des investissements potentiels, ça les a rendus intéressants pour moi. Je crois que ce club pourrait être une vraie ressource pour les opportunités d'affaires. Et toi ?”

      “Tout le monde était très gentil”, dit Jessie sur un ton hésitant en espérant que l'obscurité de la chambre cacherait son front plissé. “Elles ont été sympathiques et m'ont proposé de m'aider pour tout ce qui me faisait besoin.”

      “Pourquoi est-ce que j'entends un ‘mais’ dans ce que tu dis ?”

      “Non, c'est juste que, quand j'ai été seule avec elles, ces femmes n'ont pas arrêté de parler d'enfants, d'école et de famille. Elles n'ont mentionné ni leur travail ni les événements actuels. Ça m'a juste semblé très provincial.”

      “Peut-être voulaient-elles juste éviter les sujets à controverse pendant qu'ils mangeaient avec une nouvelle ?” suggéra Kyle.

      “Le travail, c'est un sujet à controverse, de nos jours ?”

      “Je ne sais pas, Jessie. Es-tu sûre que tu ne surinterprètes pas un rassemblement innocent ?”

      “Je ne suggère pas que ce sont les Femmes de Stepford, rien de la sorte”, insista-t-elle, “mais, en dehors de Mel, elles étaient constamment narcissiques. Je ne suis pas sûre qu'elles pensent au monde qui existe au-delà de leurs fenêtres. Je dis juste que, au bout d'un moment, l'ambiance a commencé à me paraître un peu … étouffante.”

      Kyle se redressa dans le lit.

      “Cette expression me paraît familière”, dit-il d'une voix préoccupée. “Ne m'en veux pas mais, la dernière fois que tu as parlé de sensation d'étouffement, c'était quand —”

      “Je me souviens de la dernière fois”, coupa-t-elle, agacée. “Ce n'est pas la même chose.”

      “OK”, répondit-il délicatement, “mais tu me comprendras sans doute si je te demande si tu es à l'aise avec tes médicaments ces temps-ci. Est-ce que le dosage fait encore effet ? Est-ce que tu penses que tu devrais peut-être prendre rendez-vous chez le Dr Lemmon ?”

      “Je vais bien, Kyle”, dit-elle en sortant du lit. “Il ne s'agit pas que de ça. Ne puis-je pas exprimer quelques réserves sans que tu en tires des conclusions hâtives ?”

      “Bien sûr”, dit-il. “Je suis désolé. Reviens au lit, s'il te plaît.”

      “Je veux dire, soyons sérieux. Tu n'étais pas là. Pendant que tu te détendais avec les garçons, j'avais un sourire artificiel au visage pendant que ces femmes critiquaient les serveuses de café. Ce n'est pas un problème médical. C'est un problème de type ‘ces filles sont affreuses’.”

      “Je suis désolé, Jess”, répéta-t-il. “Je n'aurais pas dû supposer que c'étaient les médicaments.”

      Jessie le regarda, déchirée entre son désir de le pardonner et celui de le punir un peu plus. Elle décida de ne faire ni l'un ni l'autre.

      “Je reviens dans quelques minutes”, dit-elle. “Il faut juste que je décompresse. Au cas où tu dormirais quand je reviendrai, je te dis bonne nuit maintenant.”

      “OK”, dit-il à contrecœur. “Bonne nuit. Je t'aime.”

      “Bonne nuit”, dit-elle en lui donnant un baiser en dépit de son manque d'enthousiasme présent. “Je t'aime, moi aussi.”

      Elle quitta la chambre et erra dans la maison en attendant que son agacement se dissipe pendant qu'elle