Pour L’Eternite, Plus Un . Sophie Love. Читать онлайн. Newlib. NEWLIB.NET

Автор: Sophie Love
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Серия: L’Hôtel de Sunset Harbor
Жанр произведения: Современные любовные романы
Год издания: 0
isbn: 9781640299870
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      — Tout est dans la brochure, le rassura-t-elle. Nous pouvons la lire encore et encore. Tous les soirs avant de nous coucher, si tu veux.

      Elle rit, essayant de détendre l’atmosphère. Bien que Daniel hocha de la tête, il avait toujours l'air tendu, le regard quelque peu au loin. Emily voulait lui demander ce qui lui passait par la tête, pour savoir avec certitude quel était le problème, mais il semblait s'être refermé.

      Elle sentit sa propre excitation commencer à disparaître en conséquence. L'attitude de Daniel semblait être de plus en plus en contradiction avec la sienne. Elle ne pouvait même pas voir même la plus petite étincelle d’excitation dans ses yeux. Il ne pouvait voir que le souci, l'inquiétude et le stress dans son expression.

      Ils montèrent dans la camionnette et rentrèrent chez eux en silence.

      CHAPITRE TROIS

      Le conseil du docteur Arkwright à Emily, de lever le pied et de réduire son niveau de stress au strict minimum, passa immédiatement par la fenêtre, car le week-end du Memorial Day arriva bien trop tôt et l'hôtel était plein à craquer.

      Emily descendit à la hâte les escaliers jusqu’au vestibule, où les clients s’affairaient en groupes. L'hôtel était magnifique grâce aux décorations de Chantelle. Elle avait rempli l'endroit avec des drapeaux. Des affiches pour le défilé de la ville ornaient chaque mur. Il semblait être parti pour être le meilleur des évènements organisés jusque là. Le maire Hansen s’était vraiment dépassé cette année, avec un défilé de camions de pompiers anciens, la fanfare du lycée et un salut de vingt et un coups de feu à la fin. Emily était heureuse qu’il ait organisé une si grande commémoration pour les hommes et les femmes qui avaient donné leur vie pour la liberté du pays.

      Lois et Marnie étaient à la réception, toutes deux l'air dépassé tandis qu’elles répondaient aux appels et aux requêtes des clients. Depuis que la modification du site internet par Bryony avait conduit à la réservation totale de l’hôtel pour l’été entier, Emily avait dû changer quelques choses. Serena voulait moins de travail afin de pouvoir se concentrer davantage sur ses études, donc Emily avait promu Marnie de femme de chambre à hôtesse de réception. Puis elle avait embauché la compagnie de nettoyage des Elfes Magiques qu'Amy avait employée pour le mariage afin de combler le vide laissé par Marnie et avait poursuivi en engageant une paire de mains supplémentaire sous la forme d'un porteur, un jeune homme nommé Trent, dont le rôle était de porter les bagages à l'étage pour les clients qui arrivaient. Malgré l'agitation, il semblait que le nouveau système fonctionnait bien. Pour le moment, tout du moins.

      Emily retrouva Bryony dans le salon. Son ordinateur portable était posé sur ses genoux, une pile de tasses de café à moitié bues sur la table basse devant elle. Habituellement, il n'y avait qu'une ou deux personnes dans le salon, mais aujourd'hui, chaque table et chaque canapé était occupé par des gens qui buvaient du café et des jus de fruit, lisaient des journaux, étudiaient les cartes et planifiaient leur journée.

      — Je sais que je dis ça chaque fois que je te vois dit Emily à Bryony en s’asseyant à côté d'elle, mais sérieusement, merci mille fois pour tout ce que tu as fait pour l'hôtel. Je ne l'ai jamais vu comme ça.

      Bryony sourit. Pas de problème. Je suis impatiente que vous ayez terminé tous les travaux de rénovation à faire pour l'extension. Ça me donnera toute une série de nouveaux codages à faire. De nouveaux formulaires. De nouvelles pages. Ses yeux brillaient d'excitation.

      — Tu aimes vraiment ce genre de choses, n'est-ce pas ? dit Emily, qui se sentait elle-même déconcertée. Elle avait travaillé dans le marketing pendant des années à New York et détestait maintenant cela de chaque fibre de son être.

      Bryony agita ses sourcils. J'adore ça. En plus, je peux voir tous les invités mystérieux qui réservent. Regarde celui-ci. Elle fit pivoter son ordinateur portable pour montrer à Emily le tableur des chambres, qui était automatiquement rempli par les réservations passées sur site grâce à la magie du code. La remise a été réservée par Monsieur X. J'espère que c’est un autre Roman Westbrook.

      Emily haussa les sourcils, excitée elle aussi. Ou un méchant de James Bond.

      Juste à ce moment, un groupe de trois hommes entra dans l'hôtel. Ils portaient tous un pantalon beige et un polo, et avaient des cheveux gris aux différentes nuances. Emily remarqua alors que chacun portait un grand rouleau de papier sous le bras et réalisa qu'il ne s'agissait pas d'un groupe de chanteurs a cappella, mais des architectes d'Érik & Fils, avec leurs premières esquisses pour la rénovation de la maison de Trevor.

      Elle et Daniel avaient approché un cabinet familial local, espérant qu'ils auraient une approche plus compréhensive. Alors qu’elle se levait d’un bond et se dirigeait vers eux, elle réalisa d’après leurs apparences étrangement semblables qu'ils formaient le groupe du "& Fils". Elle serra la main de chacun d’eux, clignant des yeux, avec l’impression qu'elle regardait trois fois la même personne.

      — Nous sommes des triplés expliqua l'homme aux cheveux du gris le plus clair. Je suis Wayne. Voici Caïn. Et c'est Shane, le plus jeune de cinq minutes.

      — Mes chances de me rappeler quel nom appartient à qui sont plus ou moins proches de zéro avoua Emily.

      — Ça ne nous dérange pas, continua Wayne Érik. Nous avons passé cinquante-cinq ans à être confondus les uns avec les autres. Si nous avions un problème avec ça, nous ne nous habillerions probablement pas pareil.

      Il sourit, indiquant leurs polos bleus marine Érik & Fils assortis.

      — S'il vous plaît, dit Emily, allons-y et trouvons un endroit tranquille où nous pourrons étaler ces choses. Je sais que nous devons nous retrouver pour une visite de la maison plus tard dans la journée, mais je suis tellement contente d’y jeter un œil maintenant.

      Elle les conduisit du vestibule animé et à la salle à manger vide, où les triplés Érik déroulèrent leurs croquis sur la grande table en noyer.

      Emily regarda les dessins, un rouleau par étage de la maison. Les plans avaient l’air phénoménaux, grandioses et plutôt excitants. Mais voir la maison de Trevor réduite à des lignes et des mesures sur des morceaux de papier lui paraissait si étrange, si désagréable et définitif. Elle sentit qu’elle s’étouffait.

      — Je suis désolée, balbutia-t-elle, alors que des larmes lui montaient soudainement aux yeux. La maison appartenait à mon ami défunt. Je n'ai toujours pas réussi à me faire à l’idée qu’il soit parti.

      — C'était la maison de Trevor Mann, n'est-ce pas ? demanda doucement Wayne.

      — Oui dit Emily en tamponnant ses larmes avec la manche de sa chemise. Vous le connaissiez ?

      — Bien sûr confirma Caïn. Monsieur Mann était dans la commission d’urbanisme, donc nous avons eu beaucoup de contact avec lui. C’était un sacré gars.

      Emily pouvait sentir d’après la façon dont il l'avait dit qu'il était poli à propos du fait que Trevor était une personne avec qui il était difficile de s'entendre.

      — C’était un vieux grincheux égoïste, je sais dit Emily avec un sourire mélancolique. Il m'a détestée au début. Mais nous étions de grands amis à la fin.

      Les frères Érik la regardèrent gentiment.

      — Nous allons vous laisser les plans, expliqua Wayne. Ensuite, nous discuterons plus quand nous parcourrons la maison plus tard.

      — Merci dit Emily, heureuse qu'elle et Daniel aient choisi de s’associer avec ce cabinet. Qu'ils soient de la région et connaissent Trevor Mann était immensément rassurant. Mais quelque chose dans la gentillesse de Wayne Erik fit venir ses larmes plus facilement. Elle rougit, embarrassée, alors qu'elle se retrouvait soudainement incapable de les empêcher de couler sur ses joues.

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