Une Joute de Chevaliers . Морган Райс. Читать онлайн. Newlib. NEWLIB.NET

Автор: Морган Райс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Серия: L'anneau Du Sorcier
Жанр произведения: Героическая фантастика
Год издания: 0
isbn: 9781632917317
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mission et expliquera au Roi pourquoi tu as traité son commandant désigné avec irrespect. »

      Naten, enfin humilié, baissa les yeux et s’éloigna de l’autre côté du groupe.

      Koldo jeta un coup d’œil à Kendrick, hoche de la tête avec respect, d’un commandant à un autre.

      « Je m’excuse pour l’insubordination de mes hommes », dit-il. « Je suis certain que vous le savez, un commandant ne peut pas toujours parler pour tous ses hommes. »

      Kendrick hocha de la tête en retour avec respect, admirant Koldo plus que jamais.

      « Est-ce la piste des vôtres alors ? » demanda Koldo, les yeux baissés.

      Kendrick acquiesça.

      « Apparemment oui. »

      Koldo soupira, tourna et la suivit.

      « Nous la suivrons jusqu’à ce qu’elle se termine », dit-il. « Une fois que nous aurons atteint son extrémité, nous ferons marche arrière et l’effacerons. »

      Kendrick était perplexe.

      « Mais ne laisserons-nous pas une trace nous-mêmes en revenant ? »

      Koldo fit un geste, et Kendrick suivit son regard pour voir, fixés sur le dos des chevaux de ses hommes, plusieurs outils qui ressemblaient à des râteaux.

      « Des nettoyeurs », expliqua Ludvig, venant à côté de Koldo. « Ils effaceront nos traces pendant que nous chevaucherons. »

      Koldo sourit.

      « C’est ce qui a gardé la Crête invisible pour nos ennemis depuis des siècles. »

      Kendrick admira les dispositifs ingénieux, et un cri s’éleva tandis que les hommes éperonnaient tous leurs chevaux, tournaient et suivaient la piste, galopant à travers le désert, de retour dans la Désolation, vers un horizon de néant. Malgré lui, Kendrick jeta un regard en arrière pendant qu’ils avançaient, jeta un dernier coup d’œil au Mur de Sable, et pour une raison quelconque, fut submergé par le sentiment qu’il ne reviendrait jamais, jamais.

      CHAPITRE QUATRE

      Erec se tenait à la proue de son navire, Alistair et Strom à côté de lui, et regardait au-delà la rivière qui se rétrécissait avec inquiétude. Suivant non loin derrière se trouvait sa petite flotte, tout ce qu’il restait de ceux qui avaient appareillé depuis les Îles Méridionales, tous serpentant le long de cette rivière sans fin, de plus en plus profondément vers le cœur de l’Empire. À certains endroits cette rivière avait été aussi large qu’un océan, ses rives hors de la vue, et ses eaux claires ; mais à présent Erec voyait, à l’horizon, qu’elle se resserrait, se refermant en un goulot d’étranglement de peut-être environ vingt mètres de large, et ses eaux devenaient boueuses.

      Le soldat professionnel à l’intérieur d’Erec était en alerte. Il n’aimait pas les espaces confinés quand il menait des hommes, et la rivière s’étrécissant, il le savait, laisserait sa flotte plus susceptible de tomber dans une embûche. Erec jeta un œil par-dessus son épaule et ne vit aucun signe de la grande flotte de l’Empire à laquelle ils avaient échappé en mer ; mais cela ne signifiait pas qu’ils n’étaient pas là dehors, quelque part. Il savait qu’ils n’abandonneraient jamais la poursuite jusqu’à ce qu’ils l’aient trouvé.

      Mains sur les hanches, Erec se retourna et plissa les yeux, étudiant les terres abandonnées de l’Empire de chaque côté, s’étendant à l’infini, un sol de sable sec et de rocs, dépourvu d’arbres, dépourvu d’un quelconque signe de civilisation. Erec scruta les berges de la rivière et fut reconnaissant, au moins, de ne repérer aucun fort ou bataillon de l’Empire positionnés le long du cours d’eau. Il voulait faire remonter ses bateaux le long de la rivière vers Volusia aussi vite que possible, trouver Gwendolyn et les autres, et les libérer – et sortir de là. Il les transporterait ensuite à nouveau à travers les mers vers la sûreté des Îles Méridionales, où il pouvait les protéger. Il ne voulait pas de distractions en route.

      Mais de l’autre côté, le silence menaçant, le paysage désolé, le laissaient aussi inquiet : l’Empire se cachait-il là, attendant en embuscade ?

      Il y avait un danger encore plus grand, Erec le savait, qu’une attaque en suspens par l’ennemi, et c’était mourir de faim. C’était une affaire bien plus pressante. Ils traversaient ce qui était essentiellement une étendue désertique, et toutes leurs provisions en dessous étaient presque épuisées. Tandis qu’Erec se tenait là, il put sentir le gargouillement de son ventre, s’étant rationné, lui et les autres, à un repas par jour depuis bien trop longtemps. Il savait que si un lieu d’abondance n’apparaissait pas dans le paysage rapidement, ils auraient un problème bien plus grand sur les bras. Cette rivière se terminerait-elle un jour ? s’interrogea-t-il. Et s’ils ne trouvaient jamais Volusia ?

      Et pire : et si Gwendolyn et les autres n’étaient plus là ? Ou déjà morts ?

      « Un autre ! » s’écria Strom.

      Erec se tourna pour voir un de ses hommes tirer brusquement une ligne de pêche, un poisson d’un jaune vif à l’extrémité, s’agitant sur le pont. Le marin marcha dessus, Erec s’attroupa avec les autres autour et baissa les yeux. Il secoua la tête avec déception : deux têtes. C’était un autre des poissons empoisonnés qui semblait vivre en abondance dans cette rivière.

      « Cette rivière est maudite », dit l’homme, lançant la canne à pêche.

      Erec retourna au bastingage et étudia les eaux avec dépit. Il sentit une présence et se tourna pour voir Strom venir à côté de lui.

      « Et si la rivière ne nous amène pas à Volusia ? » demanda Strom.

      Erec remarqua l’inquiétude sur le visage de son frère, et il la partageait.

      « Elle nous mènera quelque part », répondit Erec. « Et elle nous mène vers le nord. Si ce n’est pas à Volusia, alors nous traverserons la terre à pieds et combattrons en route. »

      « Devrions-nous abandonner nos navires alors ? Comment pourrons-nous fuir cet endroit ? Retourner dans les Îles Méridionales ? »

      Erec secoua lentement la tête et soupira.

      « Il se pourrait que nous ne le puissions pas », répondit-il avec honnêteté. « Aucune quête d’honneur n’est sûre. Et est-ce que cela nous a déjà arrêtés, toi ou moi ? »

      Strom se tourna vers lui et sourit.

      « C’est ce pour quoi nous vivons », répondit-il.

      Erec sourit et se tourna pour voir Alistair venir de l’autre côté, tenant le bastingage et regardant au loin la rivière, qui se rétrécissait pendant qu’ils naviguaient. Ses yeux étaient vitreux et avaient un air distant, et Erec pouvait sentir qu’elle était perdue dans un autre monde. Il avait remarqué que quelque chose d’autre avait changé à propos d’elle, aussi – il n’était pas sûr de quoi, comme s’il y avait un secret qu’elle retenait. Il mourait d’envie de lui demander, mais il ne voulait pas s’immiscer.

      Un chœur de cors sonna, et Erec, alarmé, se tourna et regarda en arrière. Son cœur s’arrêta en voyant ce qui se profilait.

      « EN APPROCHE RAPIDE ! » cria un marin depuis le sommet du mât, pointant du doigt frénétiquement. « LA FLOTTE DE L’EMPIRE ! »

      Erec courut à travers le pont, retourna à la poupe, accompagné par Strom, se précipitant à travers tous ses hommes, tous prêts à se battre, apprêtant leurs arcs, se préparant mentalement.

      Erec atteignit la poupe, agrippa le bastingage puis regarda au loin, et vit que c’était vrai : là, à un méandre de la rivière, à seulement quelques centaines de mètres, se trouvait une rangée de navires de l’Empire, déployant leurs voiles noires et dorées.