Rebelle, Pion, Roi . Морган Райс. Читать онлайн. Newlib. NEWLIB.NET

Автор: Морган Райс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Серия: De Couronnes et de Gloire
Жанр произведения: Героическая фантастика
Год издания: 0
isbn: 9781632919717
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ouvrit les mains. “Tu n'est pas si différente de moi, Stephania. Tu joues le jeu. Tu ne voudrais pas qu'un imbécile vienne te trouver avec des fleurs et des bijoux. De plus, tu apprendrais à m'aimer. Que tu le veuilles ou pas.”

      Il tendit à nouveau la main vers elle et Stephania mit une main sur sa poitrine. “Touche-moi et tu mourras dans cette pièce.”

      “Veux-tu vraiment que je révèle le rôle que tu as joué dans l'évasion de Thanos ?” demanda-t-il.

      “Tu oublies celui que tu as joué toi-même”, dit Stephania. “Après tout, tu savais tout sur cette affaire. Comment le roi réagirait-il si je le lui disais ?”

      A ce moment, elle s'attendait à ce que Lucious se mette en colère, ou même devienne violent. Au lieu de cela, elle le vit sourire.

      “Je savais que tu étais la femme qu'il me fallait”, dit-il. “Même dans la position où tu te trouves, tu trouves le moyen de te défendre, et tu le fais bien. Ensemble, nous serons invincibles. Cela dit, il te faudra du temps pour le comprendre, je le sais. Tu as beaucoup souffert.”

      A l'entendre, il était l'image même d'un prétendant soucieux et Stephania avait encore moins confiance en lui.

      “Prends le temps de réfléchir à tout ce que j'ai dit”, dit Lucious. “Pense à tout ce que tu gagnerais si tu m'épousais. Ne serait-ce pas mieux que d'être l'épouse d'un traître ? Tu ne m'aimes pas encore mais les gens comme nous ne prennent pas leurs décisions en se basant sur cette sorte de stupidité. Nous prenons nos décisions parce que nous sommes supérieurs et nous reconnaissons ceux qui le sont comme nous quand nous les voyons.”

      Stephania ne ressemblait en rien à Lucious mais n'était pas bête au point de le dire. Elle voulait juste qu'il s'en aille.

      “Entre temps”, dit Lucious quand elle ne répondit pas, “j'ai un cadeau pour toi. Ta servante a pensé que tu pourrais en avoir besoin. Elle m'a dit toutes sortes de choses sur toi en me priant de l'épargner.”

      Il sortit une fiole du sac qu'il portait à la ceinture et la posa sur la petite table près de la fenêtre.

      “Elle m'a dit pourquoi tu t'étais enfuie du Festival de la Lune de Sang”, dit Lucious. “Elle m'a dit que tu étais enceinte. Tu comprends que je ne pourrais jamais élever l'enfant de Thanos. Bois ça et il ne se passera rien, dans tous les sens du terme.”

      Stephania voulait lui lancer la fiole dessus. Elle la saisit pour le faire mais il avait déjà passé la porte.

      Elle décida de la jeter quand même mais s'en empêcha. Elle se rassit à la fenêtre et la regarda fixement.

      Le contenu était clair et la lumière du soleil le traversait en lui donnant l'air bien plus innocent qu'il ne l'était. Si elle le buvait, elle serait libre d'épouser Lucious, idée qui l'horrifiait. Pourtant, cela lui donnerait une des positions les plus puissantes de l'Empire. Si elle buvait le contenu de la fiole, elle renoncerait entièrement à Thanos.

      Stephania resta assise là sans savoir que faire et, lentement, les larmes commencèrent à lui couler sur les joues.

      Peut-être boirait-elle le contenu de la fiole, après tout.

      CHAPITRE TROIS

      Ceres essayait désespérément de regagner conscience, de traverser les voiles d'obscurité qui la tenaient prisonnière, comme une femme qui se noie et agite les bras et les jambes dans l'eau. Même à ce moment-là, elle entendait les cris des mourants. L'embuscade. La bataille. Il fallait qu'elle se force à se réveiller ou tout serait perdu ….

      Elle ouvrit brusquement les yeux, se leva d'un bond, prête à poursuivre la bataille, ou du moins elle essaya. Quelque chose la retenait aux poings et aux chevilles. Elle finit par émerger du sommeil et vit où elle était.

      Elle était entourée par des murs courbes en pierre qui lui laissaient tout juste assez d'espace pour rester allongée. Il n'y avait pas de lit, seulement un sol dur en pierre. Une petite fenêtre à barreaux laissait entrer de la lumière. Ceres sentait le poids de l'acier qui lui retenait les poings et les chevilles et voyait au mur le lourd tasseau auquel ses chaînes étaient fixées, ainsi que la porte épaisse à barres de fer qui montrait clairement qu'elle était prisonnière. La chaîne disparaissait par une fente pratiquée dans la porte, ce qui suggérait que, de l'extérieur, on pouvait tirer sur sa chaîne jusqu'au tasseau pour la plaquer contre le mur.

      Quand elle se vit ainsi prisonnière, Ceres sentit la colère l'envahir. Elle tira sur le tasseau en essayant de l'arracher tout simplement du mur avec la force que lui donnaient ses pouvoirs. Sans effet.

      C'était comme s'il y avait un brouillard à l'intérieur de sa tête. Elle essaya de le percer pour apercevoir le paysage qui se trouvait derrière. Ça et là, la lumière de ses souvenirs semblait percer ce brouillard mais seulement de manière fragmentée.

      Elle se souvenait que les portes de la cité s'étaient ouvertes, que les “rebelles” leur avaient fait signe d'entrer. Ils étaient arrivés au pas de charge, s'étaient entièrement impliqués dans ce qui leur avait semblé être la bataille clé de la conquête de la cité.

      Ceres s'affala à nouveau. Elle avait mal et certaines blessures étaient plus profondes que celles qu'elle avait au corps.

      “Quelqu'un nous a trahis”, dit Ceres à voix basse.

      Ils avaient été sur le point de remporter la victoire et quelqu'un avait trahi tout cela. Pour gagner de l'argent, parce qu'il avait eu peur ou besoin de pouvoir, quelqu'un avait dévoilé tout ce pour quoi ils avaient œuvré et les avait laissés se jeter dans un piège.

      A ce moment, Ceres se souvint. Elle se souvint d'avoir vu le neveu de Lord West la gorge percée d'une flèche, l'expression d'impuissance et d'incrédulité qui lui avait traversé le visage avant qu'il ne tombe de selle.

      Elle se souvint des flèches qui avaient occulté le soleil, ainsi que des barricades et du feu.

      Les hommes de Lord West avaient essayé de répliquer aux tirs des archers. Lors de leur voyage vers Delos, Ceres avait vu qu'ils savaient tirer à l'arc de leur monture, chasser avec un petit arc et tirer au grand galop si nécessaire. Quand ils avaient tiré leurs premières flèches pour se défendre, Ceres avait même osé espérer, parce que ces hommes avaient l'air capables de surmonter tous les obstacles.

      Ils avaient échoué. Comme les archers de Lucious avaient été cachés sur les toits, les hommes de Lord West avaient été trop désavantagés. Quelque part dans le chaos, l'ennemi avait aussi lancé des pots à feu et Ceres s'était sentie horrifiée quand elle avait vu les hommes se mettre à brûler. Seul Lucious était capable d'utiliser le feu comme arme dans sa propre cité sans se demander si les flammes ne risquaient pas de s'étendre aux maisons environnantes. Ceres avait vu des chevaux se cabrer, des hommes tomber de leur monture qui paniquait.

      Ceres aurait dû pouvoir les sauver. Elle avait puisé en elle pour invoquer ses pouvoirs et n'y avait trouvé que du vide. Là où elle aurait dû trouver disponibles la force et les pouvoirs nécessaires à la destruction de ses ennemis, un gouffre lugubre béait.

      Alors qu'elle cherchait encore ses pouvoirs, son cheval avait rué et l'avait faite tomber …

      Ceres se força à revenir au moment présent, car il y avait des choses dont elle ne voulait pas trop se souvenir. Cela dit, le présent ne valait guère mieux parce que, à l'extérieur, Ceres entendait les cris d'un homme qui était apparemment en train de mourir.

      Ceres se dirigea vers la fenêtre en tirant le plus possible sur ses chaînes. Rien que cette action représentait un gros effort. Elle avait l'impression que quelque chose l'avait vidée, lui avait retiré toute la force qu'elle aurait pu avoir. De toute façon, comme elle avait l'impression qu'elle pouvait tout juste se lever, il était impensable qu'elle puisse se libérer des chaînes qui la retenaient.

      Elle réussit à atteindre la fenêtre et