De mauvais augure . Блейк Пирс. Читать онлайн. Newlib. NEWLIB.NET

Автор: Блейк Пирс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Серия: Une Enquête de Keri Locke
Жанр произведения: Современные детективы
Год издания: 0
isbn: 9781640290877
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fait. Et elle savait qu’il le lui ferait remarquer.

      Toutefois, il avait été blessé par Pachanga alors qu’il lui sauvait la vie. Keri se sentait redevable, et protectrice. Elle ressentait d’autres choses encore, auxquelles elle préférait ne pas penser pour le moment.

      Elle finit par décider qu’il valait mieux le distraire du travail que de lui faire la leçon.

      « Puisqu’on parle de ça, j’aurais besoin d’aide pour un dossier qu’on vient d’ouvrir. Ça te dirait de me dispenser quelques conseils en mangeant ta gelée ?

      — D’abord, félicitations d’être de nouveau sur le terrain. Ensuite, laissons tomber la gelée et passons directement à ton enquête, ok ?

      — Ça marche. Voilà l’essentiel : Kendra Burlingame, une femme du monde, de Beverly Hills, épouse d’un chirurgien plastique renommé, a disparu depuis hier matin...

      — On était quel jour, hier ? l’interrompit Ray. Je suis un peu dans le flou à cause des antalgiques.

      — Hier, c’était lundi, Sherlock, lui répondit Keri d’un ton narquois. Son mari dit qu’il l’a vue pour la dernière fois à 06h45 du matin, avant d’aller à San Diego pour une opération chirurgicale. Maintenant, il est 14h40, mardi après-midi, donc ça fait trente-deux heures qu’elle a disparu.

      — Admettons que le mari dise la vérité. Tu connais le grand principe en cas de femmes disparues : le mari est le coupable. »

      Keri était agacée de constater que tout le monde, y compris son coéquipier censé bien la connaître, ressentait le besoin de lui rappeler cela. Lorsqu’elle répondit, elle ne put réprimer un sarcasme.

      « Vraiment, Ray, c’est le grand principe ? Laisse-moi noter ça quelque part, parce que c’est la première fois que je l’entends. Tu aurais d’autres perles de sagesse à me donner, ô grand marabout ? Par exemple que le soleil est brûlant, ou que les épinards ont mauvais goût ?

      — Je disais juste que...

      — Crois-moi, Ray, je sais. Et le mari est effectivement le suspect principal. Mais elle pourrait aussi être partie de son plein gré. Je pense juste qu’en tant qu’agents des forces de l’ordre, ça serait intéressant de suivre d’autres pistes, non ?

      — En effet. Comme ça, tu auras des arguments pour arrêter le coupable.

      — Je suis ravie de voir que tu utilises à bon escient tes immenses capacités d’analyse... dit Keri, moqueuse.

      — Eh oui, je ne peux pas m’en empêcher. Alors, qu’est ce que tu vas faire, maintenant ?

      — Je vais rendre visite à la meilleure amie de Kendra, elle habite dans le coin. Le mari a dit que Kendra semblait chamboulée en revenant d’une réunion d’anciens élèves, il y a quelques semaines.

      — Est-ce que quelqu’un s’occupe de vérifier les agissements du docteur, pour la journée d’hier ?

      — Brody est en route pour San Diego en ce moment même, répondit Keri.

      — Tu as été associée à Frank Brody sur ce dossier ? demanda Ray en contenant un rire. Je comprends pourquoi tu préfères venir passer du temps avec un invalide. Et comment ça se passe avec Brody ?

      — À ton avis, pourquoi je n’ai pas objecté à ce qu’il aille à San Diego ? Les policiers locaux auraient pu faire le travail aussi bien, mais il a insisté et puis ça voulait dire que lui et son horrible voiture marron seraient hors de mon champ de vision pour quelque temps. En plus, je préfèrerai toujours la compagnie d’un pauvre type grabataire et fatigué dans son lit d’hôpital, à celle de Frank Brody. »

      Toutes ces railleries avaient rendu Keri trop confiante, et elle réalisa trop tard que son dernier commentaire les renvoyait à leur non-dit écrasant. Ray se tut un moment, puis ouvrit la bouche pour dire quelque chose, mais Keri le coiffa au poteau.

      « Bref, je dois y aller. J’étais censée rencontrer la copine de Kendra maintenant. Je te rappelle plus tard. Prends soin de toi, d’accord ? »

      Elle partit sans attendre sa réponse. Alors qu’elle se précipitait dans le couloir pour attraper l’ascenseur, un mot tournait en boucle dans sa tête.

      Imbécile. Imbécile. Imbécile.

      CHAPITRE 6

      Keri effectua le trajet vers la maison de Becky Sampson toujours empourprée par l’embarras. Elle avait remarqué les plaques rouges sur son visage lorsqu’elle s’était vue dans le rétroviseur, et elle avait aussitôt détourné le regard, s’efforçant de penser à autre chose qu’à la façon dont s’était terminée sa visite à Ray.

      Elle réalisa qu’en partant à la hâte, elle avait omis de raconter à Ray l’appel anonyme au sujet d’Evie, ainsi que son détour à l’entrepôt abandonné.

      Concentre-toi sur ce dossier, Keri. Sur Kendra Burlingame.

      Elle envisagea d’appeler l’agent Kevin Edgerton, l’expert en informatique qui localisait la dernière position connue des GPS de Kendra, afin d’avoir des nouvelles.

      Une part d’elle-même était irritée à la pensée que cette nouvelle mission empêche Edgerton de travailler à hacker l’ordinateur de Pachanga. Encore une fois, la frustration l’envahit lorsqu’elle se remémora qu’ils avaient cru accéder à une abondance d’informations, pour finalement être confrontés à d’innombrables obstacles.

      Keri était certaine que le code dont ils avaient besoin se trouvait quelque part dans le dossier de Pachanga, auprès de son avocat, Jackson Cave. Elle résolut de rendre visite à Cave aujourd’hui, sans défaut.

      Alors qu’elle se promettait cela, elle arriva en face de la maison de Becky Sampson.

      Ok, mettons de côté Jackson Cave. Kendra Burlingame a besoin de mon aide. Concentre-toi, Keri.

      Elle sortit de sa voiture et, en s’approchant de l’entrée de l’immeuble, balaya du regard les environs. Becky Sampson vivait dans un bâtiment de style Tudor, à trois étages. Toute la rue, North Stanley Drive, était bordée de bâtiments de la sorte, aux ornements factices.

      Ce quartier de Beverly Hills, au sud de Cedars-Sinai et à l’ouest de Robertson Boulevard, se trouvait techniquement à l’intérieur de Los Angeles. Mais puisqu’il était périphérique et entouré de zones industrielles, les loyers étaient considérablement plus bas qu’en ville. Toutefois, le quartier était bien celui de Beverly Hills, et cette dénomination à elle seule comportait des avantages.

      Keri sonna à la porte, qui s’ouvrit immédiatement. Une fois à l’intérieur, elle comprit que le code postal était justement le principal argument de vente de cet immeuble – en tout cas, ce n’était pas son architecture. En marchant vers l’ascenseur, Keri remarqua la peinture rose défraîchie sur les murs et l’aspect miteux de la moquette. Une odeur de moisi flottait dans l’air.

      L’ascenseur était encore pire, comme si on avait vomi tellement de fois dedans que l’odeur, à présent, ne partait plus. La cabine se hissa avec plusieurs cahots jusqu’au troisième étage, et les portes s’ouvrirent en grinçant. Keri mit le pied sur le palier en se jurant de prendre l’escalier pour redescendre.

      Elle frappa à la porte de l’appartement 323, ôta la sécurité de son pistolet et posa la main dessus dans une position nonchalante. Elle entendit un bruit caractéristique de vaisselle qu’on empilait sans cérémonie dans l’évier, ainsi que le bruit d’un objet qu’on ramassait par terre et qu’on jetait dans une armoire.

      Maintenant, elle est en train de vérifier son allure dans un miroir près de la porte d’entrée. Voilà son ombre derrière le judas – elle regarde qui je suis... La porte devrait s’ouvrir dans trois, deux...

      Le verrou