La Nuit des Braves . Морган Райс. Читать онлайн. Newlib. NEWLIB.NET

Автор: Морган Райс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Серия: Rois et Sorciers
Жанр произведения: Зарубежное фэнтези
Год издания: 0
isbn: 9781632915979
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et armes et, d'autres fois, il ne l'avait fait que parce qu'il aimait tuer. Il fit un grand sourire en se souvenant des nombreux villages qu'il avait incendiés, effacés du paysage tout seul. Il fallait qu'il laisse son empreinte sur Escalon où qu'il aille.

      Alors qu'il sortait du dernier village, Vesuvius grogna et lança une torche enflammée. Il la regarda atterrir sur un toit de plus et incendier un autre village avec satisfaction. Il sortit brusquement du village avec joie. C'était le troisième village qu'il incendiait cette heure-ci. Il les aurait tous incendiés s'il avait pu, mais il avait des choses urgentes à faire. Il éperonna son cheval, déterminé à rejoindre ses trolls et à les commander lors de la dernière étape de leur invasion. Ils avaient plus que jamais besoin de lui, maintenant.

      Vesuvius chevaucha sans arrêt, traversa les grandes plaines et entra dans la partie septentrionale d'Escalon. Il sentait que son cheval se fatiguait, mais il ne l'en éperonnait que plus. Peu lui importait de tuer sa monture à la tâche. En fait, il espérait que c'était ce qui arriverait.

      Alors que le soleil s'allongeait dans le ciel, Vesuvius sentait que sa nation de trolls se rapprochait, l'attendait; il le sentait dans l'air. Cela le rendait extrêmement joyeux de se dire que son peuple était finalement ici, en Escalon, de ce côté des Flammes. Pourtant, à mesure qu'il chevauchait, il se demandait pourquoi ses trolls n'étaient pas déjà allés plus loin vers le sud pour piller toute la campagne. Qu'est-ce qui les arrêtait ? Ses généraux étaient-ils incompétents au point de ne rien pouvoir faire sans lui ?

      Vesuvius sortit finalement d'une longue étendue de bois et, quand il le fit, son cœur bondit de joie quand il vit ses forces répandues dans les plaines d'Ur. Il eut le grand plaisir de voir des dizaines de milliers de trolls se rassembler. Pourtant, quelque chose le rendait perplexe : au lieu d'avoir l'air victorieux, ces trolls avaient l'air démoralisés, tristes. Comment pouvaient-ils l'être ?

      Alors que Vesuvius regardait son peuple se tenir là, inactif, il rougit de dépit. En son absence, ils avaient tous l'air démoralisés, comme s'ils n'avaient plus envie de se battre. Les Flammes avaient finalement été baissées, Escalon était à eux : qu'attendaient-ils ?

      Vesuvius finit par les rejoindre et, quand il fit une entrée fracassante dans la foule et galopa en leur sein, il les regarda tous se retourner et le regarder avec choc, peur, puis avec espoir. Ils se figèrent tous et le fixèrent du regard. Il avait toujours eu cet effet sur eux.

      Vesuvius descendit de son cheval d'un bond et, sans hésiter, il leva haut sa hallebarde, se retourna brusquement et décapita son cheval. Le cheval se tint là un instant, sans tête, puis il tomba par terre, mort.

      Voilà, pensa Vesuvius, qui t'apprendra à courir plus vite.

      De plus, il aimait toujours tuer quelque chose quand il arrivait quelque part.

      Quand il s'avança vers eux, enragé, décidé à obtenir des réponses, Vesuvius vit la peur dans le regard de ses trolls.

      “Qui commande ces hommes ?” demanda-t-il d'un ton autoritaire.

      “Moi, mon seigneur.”

      Vesuvius se tourna et vit un troll grand et gros lui faire face. C'était Suves, son commandant adjoint à Marda, et des dizaines de milliers de trolls se tenaient derrière lui. Vesuvius s'aperçut que Suves essayait d'avoir l'air fier mais ne pouvait cacher la peur qui se voyait dans son regard.

      “Nous pensions que vous étiez mort, mon seigneur”, ajouta-t-il en guise d'explication.

      Vesuvius se renfrogna.

      “Je ne meurs pas”, répliqua-t-il d'un ton sec. “La mort, c'est pour les lâches.”

      Dans la peur et le silence, les trolls fixaient tous Vesuvius, qui serrait et desserrait les doigts avec lesquels il tenait sa hallebarde.

      “Et pourquoi vous êtes-vous arrêtés ici ?” demanda-t-il d'un ton autoritaire. “Pourquoi n'avez-vous pas détruit la totalité d'Escalon ?”

      Le regard effrayé de Suves faisait l'aller-retour entre ses hommes et Vesuvius.

      “Nous avons rencontré un obstacle, mon maître”, finit-il par admettre.

      Vesuvius ressentit une poussée de rage.

      “Un obstacle !?” répliqua-t-il d'un ton sec. “Quel obstacle ?”

      Suves hésita.

      “L'homme que l'on nomme Alva”, dit-il finalement.

      Alva. Le nom troubla Vesuvius. Le plus grand sorcier d'Escalon, le seul qui soit peut-être plus fort que lui.

      “Il a ouvert une fissure dans la terre”, expliqua Suves. “Un canyon que nous n'avons pas pu traverser. Il a séparé le sud du nord. Trop d'entre nous ont déjà péri en essayant de passer. C'est moi qui ai sonné la retraite et qui ai sauvé tous ces trolls que tu vois ici aujourd'hui. C'est moi que vous devriez remercier pour avoir préservé leur précieuse vie. C'est moi qui ai sauvé notre nation. Pour ça, mon maître, je vous demande de m'offrir une promotion et de me donner une armée personnelle. Après tout, maintenant, cette nation compte sur moi pour la diriger.”

      Vesuvius sentit sa rage monter et déborder. Les mains tremblantes, il avança rapidement de deux pas, balança largement sa hallebarde et décapita Suves.

      Suves s'effondra par terre. Les autres le regardèrent fixement, choqués et effrayés.

      “Voici ta promotion”, répondit Vesuvius au troll mort.

      Vesuvius examina sa nation de trolls avec dégoût. Il inspecta toutes ses troupes, les regarda dans les yeux, leur inspira peur et panique comme il aimait le faire.

      Finalement, il parla et sa voix ressemblait plutôt à un grognement.

      “Le grand sud vous attend”, tonitrua-t-il de sa voix grave et furieuse. “Ces terres furent les nôtres avant d'être dérobées à vos ancêtres. Ces terres étaient Marda, autrefois. Ils ont volé ce qui nous appartient.”

      Vesuvius inspira profondément.

      “En ce qui concerne ceux d'entre vous qui ont peur d'aller de l'avant, je recueillerai leur nom et celui des membres de leur famille et je les ferai tous torturer lentement, chacun leur tour, puis je les enverrai pourrir dans les cachots de Marda. Ceux d'entre vous qui souhaitent se battre, sauver leur vie, récupérer ce que vos ancêtres possédaient autrefois, n'ont qu'à me suivre dès maintenant. Qui est avec moi ?” cria-t-il.

      On entendit une grande acclamation, un fort grondement se propager dans les rangs. Jusqu'à perte de vue, dans chaque rangée, les trolls levèrent leur hallebarde et scandèrent son nom.

      “VESUVIUS ! VESUVIUS ! VESUVIUS !”

      Vesuvius poussa un grand cri de guerre, se retourna et fonça vers le sud. Derrière lui, il entendit un grondement qui ressemblait au tonnerre, le grondement de milliers de trolls qui le suivaient, d'une grande nation déterminée à réduire Escalon à néant une fois pour toutes.

      CHAPITRE NEUF

      A cheval sur Theon, Kyra survolait Marda à toute vitesse en direction du sud. Elle recouvrait peu à peu ses esprits à mesure qu'elle quittait ce pays de ténèbres. Elle se sentait plus forte que jamais. Dans sa main droite, elle tenait le Bâton de Vérité, et la lumière qui s'en dégageait les englobait tous les deux. Kyra savait qu'il s'agissait d'une arme qui la dépassait, que c'était un objet de destinée qui la remplissait de sa force, qui la commandait tout comme elle le commandait. Quand elle le tenait, l'univers lui semblait plus grand, lui donnait l'impression d'être plus grande.

      Kyra avait l'impression qu'elle tenait l'arme qu'elle avait été censée manier depuis sa naissance. Pour la première fois de sa vie, elle comprit ce qui lui avait manqué et elle se sentit complète. Elle ne faisait plus qu'un avec le bâton, cette arme mystérieuse qu'elle avait extraite des profondeurs des terres de Marda.

      Kyra volait vers le sud et sentait que Theon était lui aussi plus grand et plus fort, car la furie et la vengeance qui se lisaient dans les yeux du dragon étaient égales aux siennes. Ils volaient sans relâche,