Un Reve de Mortels . Морган Райс. Читать онлайн. Newlib. NEWLIB.NET

Автор: Морган Райс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Серия: L'anneau Du Sorcier
Жанр произведения: Героическая фантастика
Год издания: 0
isbn: 9781632916822
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des bosses et des pierres en dessous, et cela sembla se poursuivre éternellement. Après un moment elle ne pouvait plus dire combien de temps s’était écoulé. Cela paraissait être des jours. Le seul bruit qu’elle entendait était celui du vent du désert déchaîné, transportant plus de poussière et de chaleur.

      Gwen sentit plus d’eau fraîche sur ses lèvres, et but plus cette fois-ci, jusqu’à ce qu’elle soit retirée. Elle ouvrit un peu plus les yeux, et en voyant que la créature l’éloignait, elle réalisa qu’elle la nourrissait lentement pour ne pas lui en donner trop à la fois. L’eau glissant le long de sa gorge ne parut pas aussi râpeuse, et elle sentit l’hydratation courir dans ses veines. Elle prit conscience de combien elle en avait désespérément besoin.

      « S’il vous plaît », dit Gwen, « encore. »

      La créature, à la place, versa un peu d’eau sur son visage, ses yeux, et l’eau fraîche lui parut si rafraichissante tandis qu’elle coulait sur sa peau chaude. Elle enleva un peu de la poussière sur ses paupières, et elle fut capable de les ouvrir un peu plus – assez au moins pour voir ce qu’il se passait.

      Tout autour d’elle Gwen vit plus de ces créatures, des dizaines d’entre elles, avançant d’un pas trainant dans le désert, dans leurs capes et capuchons noirs, parlant entre eux avec d’étranges couinements. Elle jeta un coup d’œil, juste assez pour le voir transporter plusieurs autres corps, et elle éprouva un immense soulagement en reconnaissant les corps de Kendrick, Sandara, Aberthol, Brandt, Atme, Illepra, l’enfant, Steffen, Arliss, plusieurs membres de l’Argent, et Krohn – peut-être en tout une dizaine environ. Ils étaient tous trainés à ses côtés, et Gwen ne put dire s’ils étaient morts ou vifs. D’après la façon dont ils étaient tous étendus, tous si inconscients, elle pouvait seulement supposer qu’ils étaient morts.

      Son cœur se serra, et Gwen pria Dieu que cela ne soit pas le cas. Pourtant elle était pessimiste. Après tout, qui aurait pu survivre là dehors ? Elle n’était pas encore entièrement sûre qu’elle ait survécu.

      Tandis qu’elle continuait à être tractée, Gwen ferma les yeux, et quand elle les rouvrit à nouveau, elle réalisa qu’elle s’était endormie. Elle ignorait combien de temps encore était passé, mais il était maintenant tard, les deux soleils étaient bas dans le ciel. Elle était encore en train d’être tirée. Elle se demanda qui étaient ces créatures ; elle supposa qu’elles étaient des nomades du désert en quelque sorte, peut-être une tribu qui avait d’une manière ou d’une autre réussi à survivre là. Elle se demanda comment ils l’avaient trouvée, où ils l’emmenaient. D’un côté, elle était si reconnaissante qu’ils lui aient sauvé la vie ; de l’autre, qui savait s’ils l’emmenaient pour la tuer ? Pour être un repas pour la tribu ?

      Dans les deux cas, elle était trop faible et épuisée pour faire quoi que ce soit pour cela.

      Gwen ouvrit les yeux, elle ne savait pas combien de temps après, surprise par un bruissement. Au premier abord cela sonna comme un buisson épineux tournoyant à travers le désert. Mais alors que le bruit se faisait plus fort, plus régulier, elle sut qu’il s’agissait d’autre chose. Cela ressemblait à une tempête de sable. Une tempête de sable faisant rage, incessante.

      Alors qu’ils se rapprochaient et que les gens autour d’elle se tournaient, Gwen lança un regard et eut droit à une vue différente de tout ce qu’elle avait pu voir. C’était une vue qui lui retourna l’estomac, en particulier quand elle se rendit compte qu’ils s’en approchaient : là, à peut-être quinze mètres, se tenait un mur de sable déchaîné, s’élevant haut dans le ciel, si haut qu’elle ne pouvait pas voir s’il avait une fin. Le vent soufflait violemment à travers, comme une tornade contenue, et le sable tournoyait impétueusement dans les airs, si épais qu’elle ne pouvait pas voir à travers.

      Ils se dirigeaient droit vers ce mur de sable qui faisait rage, le bruit si fort qu’il en était assourdissant, et elle se demanda pourquoi. Il semblait qu’ils s’approchaient d’une mort instantanée.

      « Faites demi-tour ! » essaya de dire Gwen.

      Mais sa voix était enrouée, trop faible pour que quiconque l’entende, surtout par-dessus le vent. Elle doutait qu’ils l’auraient écoutée, même s’ils l’avaient entendue.

      Gwen commença à sentir le sable érafler sa peau alors qu’ils se rapprochaient du mur de sable tournoyant, soudain deux créatures s’approchèrent et l’enveloppèrent la drapèrent d’un long drap lourd, sur son corps et recouvrant son visage. Elle réalisa qu’ils la protégeaient.

      Un instant après, Gwen se retrouva dans un mur intense de sable tournoyant.

      En y pénétrant, le bruit était si fort que Gwen eut l’impression qu’elle allait devenir sourde, et elle se demanda comment elle pourrait survivre à cela. Gwen prit immédiatement conscience que ce tissu sur elle était en train de la sauver ; il protégeait son visage et sa peau d’être déchirés par le mur de sable enragé. Les nomades poursuivirent leur marche, les têtes baissées contre le mur de sable, comme s’ils l’avaient fait plusieurs fois auparavant. Ils continuèrent à la tirer à travers, et tandis que le sable faisait rage tout autour d’elle, Gwen se demanda si cela s’arrêterait un jour.

      Puis, finalement, arriva le silence. Doux, doux silence, comme elle ne l’avait jamais savouré auparavant. Deux nomades enlevèrent le drap, et Gwen vit qu’ils avaient passé le mur de sable, avaient émergé de l’autre côté. Mais de l’autre côté de quoi ? s’interrogea-t-elle ?

      Enfin, ils arrêtèrent de la tirer, et ainsi, les questions de Gwen trouvèrent une réponse. Ils la posèrent doucement, et elle resta étendue là, immobile, les yeux levés vers le ciel. Elle cligna des yeux plusieurs fois, tentant de comprendre la vue devant elle.

      Lentement, la vue devant elle se précisa. Elle vit un mur de pierre incroyablement haut, s’élevant de trentaines de mètres dans les nuages. Le mur s’étirait dans toutes les directions, disparaissant à l’horizon. En haut de ces falaises imposantes, Gwen vit des remparts, des fortifications, et au sommet, des milliers de chevaliers portant des armures qui brillaient au soleil.

      Elle ne pouvait pas comprendre. Comment pouvaient-ils être là ? se demanda-t-elle. Des chevaliers, au milieu du désert ? Où l’avaient-ils emmenée ?

      Puis soudain, dans un sursaut, elle sut. Son cœur s’accéléra en réalisant brusquement qu’ils l’avaient trouvé, avait réussi à y arriver, à travers la Grande Désolation.

      Il existait, après tout.

      Le Second Anneau.

      CHAPITRE DEUX

      Ange se sentit chuter à travers les airs tandis qu’elle plongeait, tête la première, vers les eaux enragées de la mer tumultueuse en contrebas. Elle pouvait encore voir le corps de Thorgrin immergé sous l’eau, inconscient, sans énergie, coulant de plus en plus à chaque instant qui passait. Elle savait qu’il pouvait mourir rapidement, et que si elle n’avait pas plongé depuis le navire quand elle l’avait fait, il n’aurait certainement aucune chance de vivre.

      Elle était déterminée à le sauver – même si cela impliquait sa vie, même si elle mourait ici-bas avec lui. Elle ne pouvait pas vraiment le comprendre, mais elle ressentait un lien intense avec Thor, depuis l’instant où ils s’étaient rencontrés pour la première fois sur son île. Il avait été le seul qu’elle ait jamais rencontré à ne pas être effrayé par sa lèpre, qui l’avait étreinte malgré cela, qui l’avait considérée comme une personne normale, et qui ne l’avait jamais fuie une minute. Elle avait le sentiment qu’elle lui était grandement redevable, éprouvait une grande loyauté envers lui, et elle sacrifierait sa vie pour lui, quel que soit le prix.

      Ange sentit sa peau être transpercée par les eaux glaciales tandis qu’elle était submergée. Cela ressemblait à des millions de dagues pénétrant de part en part à travers sa peau. Elle était si froide que cela la surprit, et elle retint son souffle tandis qu’elle plongeait, de plus en plus profondément,