« Vous l’êtes, » dit Hawkins, en se tournant face à lui. « Je disais juste à Bill qu’il est prévisible que vous soyez promu à ma place si jamais je choisi de démissionner. »
Bullfat murmura incohérent. « Qui sont-ils ? » Demanda -t-il après un moment, en indiquant les filles.
C’étaient une bonne question. Les astronettes, contrairement à la procédure normale, portaient des combinaisons spatiales bien trop larges et lâches. La vitre de leur masque était petite, révélant à peine les yeux et le nez, pendant que le reste de leurs têtes étaient complètement couvertes par les casques. N’importe qui aurait plutôt penser à des clowns, plutôt qu’à des voyageurs de l’espace.
« Leur groupe doit décoller dans à peu près trois heures. Voudriez-vous les rencontrer ? » Filmore et Starling crurent s’évanouir presque à cette invitation
« Je suis trop occupé pour des présentations, Hawkins. Et pourquoi ont-ils l’air si mal habillés Ont-ils déjà eu leurs examens physiques ? »
« Et, comment ! » Murmura Starling à Filmore.
« Vous savez, Général, que je n’oserai pas envoyer qui que ce soit là — haut dans l’espace, qui ne serait pas en parfaite condition physique, » dit Hawkins.
« Qu’a dit le médecin de bord ? »
« Il a dit qu’il n’avait jamais vu son groupe avec d’aussi belles formes, oups, en aussi bonne forme. »
« Bon, tant qu’il les a contrôlés ». Bullfat commença à partir, puis stoppa à la porte. « Au fait, vers où sont-ils en route ? La station Tycho ? »
« Non, l’US SF 1987. »
« C’est déjà le moment pour une rotation ? »
« Non, ce groupe est du personnel supplémentaire. »
« Personnel supplémentaire ? » hurla Bullfat. « Hawkins, vous savez parfaitement bien que un quatre-vingt-sept a été conçue pour exactement dix-huit hommes avec une rotation tous les six mois. Il n’y a absolument pas de place pour douze personnes supplémentaires. Mais, bordel, vous vous attendez à quoi avec votre ‘personnel supplémentaire’ ; qu’il partage la couchette des autres hommes ? »
Offrant un merveilleux spectacle de self-control, Hawkins arriva à réfréner son envie de rire. Le « personnel supplémentaire » souriait en connaissance de cause. Starling, cependant, a dû s’enfuir de la pièce pour laisser libre cours à son fou-rire.
« Où va-t-il donc ? » demanda Bullfat, regardant Starling sortir
« Oh, il a eu beaucoup de pression ces derniers temps. Il est sur le point de prendre des vacances. »
« Il a plus l’air d’avoir besoin d’être mis en observation — et vous aussi, d’ailleurs, Hawkins. Il se peut que vous contrôliez la politique de l’Agence Spatiale, mais je contrôle les décollages, et cet équipage n’ira pas comme ‘personnel additionnel’ dans aucune petite station. Si vous vous les envoyer là-haut, vous les inclurez à la rotation semestrielle comme tous les autres. Point final. »
« Prêt à abandonner, Jess ? » demanda Filmore.
« Pas du tout. De façon assez surprenante, Bullfat a raison sur ce point. Si nous envoyons les filles sur un quatre-vingt-sept, Il y aura surpopulation. Nous devrons constamment aller dans le sens des hommes, et cela pourrait se révéler être plus une nuisance qu’une solution. Mais tout n’est pas perdu. Quand un quatre-vingt-treize doit décoller ? »
« La semaine prochaine — mais tu ne penses pas sérieusement envoyer les filles là-dedans ? »
« Et pourquoi pas ? »
« L’US SF 193 n’est pas une station habitable, c’est un entrepôt pour la nourriture et diverses fournitures. Ce n’est pas conçu pour être habité. »
“Nous, allons donc improviser, Bill. Un quatre-vingt-treize va être placée en orbite parallèle à un quatre-vingt — sept, parce qu’ils ont besoin d’un espace de stockage. Il leur sera envoyé en quatre parties préalablement emballées et assemblées dans l’espace. Il est assez facile en une semaine d’assembler les parties, avec les couchettes anti-G et les quartiers de vie — on se débarrasse des choses superflues et nous sommes en place. Les filles peuvent vivre là. »
« C’est absurde, Jess » grommela Filmore.
« Pas tout à fait. Cette idée me plait de plus en plus. » dit Hawkins dans un léger sourire. « Imagine : US SF193, dans votre quartier un épicier amical et … »
Filmore grogna. Les filles, très émue et enthousiastes, applaudir.
***
« Je n’y crois pas », dit Jerry Blaine. « Je veux dire quelqu’un en bas doit nous faire une blague. »
« Personne ne fait de blague en utilisant le code secret, » contra le Colonel Briston. « Jess Hawkins a signé ces ordres lui-même. Et vous avez vu ces filles de vos propres yeux. J’admets que c’est fou… »
« Fou ? C’est démentiel, » dit Phil Lewis. « Relis ces ordres, s’il-te-plaît, Mark. Je dois entendre ce joli petit message encore une fois. »
Bristol gloussa. « Chers hommes, » lût-il, « dans chaque partie de l’US SF 193 vous allez recevoir trois pièces d’équipement nécéssaires pour le Projet Câlins (ce qui fait un total de douze). Votre amical Oncle Sam n’a épargné aucune dépense pour vous les amener directement depuis l’Europe, donc manipuler avec soin ! Elles feront une rotation tous les six ou à peu près, mais pendant ce temps elles peuvent être entreposées dans l’US SF 193 Partagez les équitablement et amusez — vous — c’est un ordre. Toutes communications relatives à l’équipement devront m’être adressée personnellement avec le même code. Ceci est également un ordre. Cordialement, Jess Hawkins, Directeur de l’Agence Spatiale. »
« Waouh ! » s’exclama Lewis. « Rappeler de ne plus jamais me plaindre de payer des impôts. »
Juste à ce moment, Sydney émergea de l’autre pièce. Elle avait retiré sa combinaison spatiale, et était très légèrement habillée. « Pardieu, » dit-elle, « vous les mecs vous savez garder votre environnement froid. Nanette, Constance et moi, nous sommes gelées. Nous nous demandions si l’un d’entre vous voudraient avoir la gentillesse de nous réchauffer un peu. »
En poussant les rangs, le Colonel Briston se débrouilla pour être le premier.
***
Il était vraiment tard dans ce qui était considéré comme la nuit sur la station, cela faisait à peu près un mois que les filles étaient arrivées. Lucette, Babette, Francette, Toinette, Violette, Rosette, Suzette et Myrtle étaient au travail, pendant que les autres en profitaient pour dormir autant qu’elles le pouvaient... Sydney était paisiblement recroquevillée dans son lit, faisant des rêves pas si innocents que cela, quand tout à coup un rocher de la taille du poing d’un homme déchira le mur près de son lit et frappa contre le mur opposé. Un bruit de sifflement emplissait la pièce, et Sydney se mit à haleter pour respirer tandis que l’air était aspiré par le trou fait par le météoride.
En un éclair, elle fut à l’extérieur de sa chambre, refermant la porte étanche du compartiment derrière elle. Les trois autres filles se précipitèrent dans le couloir pour découvrir ce qui se passait.
« Pardieu ! » Dit Sydney après avoir repris sa respiration. « La maudite chose a créé une fuite ! »
***
« Tout va bien maintenant, Sydney, » Dit Jerry Blaine alors qu’il revenait