Storey. Keith Dixon. Читать онлайн. Newlib. NEWLIB.NET

Автор: Keith Dixon
Издательство: Tektime S.r.l.s.
Серия:
Жанр произведения: Триллеры
Год издания: 0
isbn: 9788873040620
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la tête, se pencha en arrière l’air décontractée même si elle ne souriait pas. Elle le connaissait, mais semblait ne pas vouloir le voir.

      Elle parla et l’homme à la veste en cuir se pencha sur la table, posant ses points de chaque côté de son ordinateur portable. Elle allongea son bras et ferma le couvercle. Paul remarqua qu’elle fut offensée par la réponse de l’homme – elle se redressa sur sa chaise et décroisa ses chevilles en-dessous de la table.

      L’homme pointait maintenant un doigt vers elle, le grondement faible dans sa voix – que Paul avait entendu mais sans comprendre – s’était adoucit. La femme détourna son regard. L’homme à la veste en cuir passa son bras au-dessus de la table et lui toucha le bout du nez du bout du doigt en le poussant. Elle recula et débita des insultes.

      Paul se leva de son tabouret et se dirigea vers eux, en se rapprochant de l’homme sur le côté. Il pouvait sentir l’odeur du cuir de sa veste et l’odeur d’un fort déodorant. La femme le regarda et fronça les sourcils, qui donna un signal à La veste en cuir de jeter un coup d’œil rapide.

      – Tu veux ma putain de photo?

      – Je suis plus grand que toi. Ne cherche pas la bagarre.

      L’homme se retourna pour le confronter de face. Paul aperçut un regard féroce, des yeux sombres et blancs en profondeur. Il était probablement du même âge que Paul, mais les traits de son visage le vieillissaient de dix ans.

      – Va t’asseoir dans un coin et on va prétendre que je ne t’ai jamais vu, dit l’homme à la veste en cuir.

      – Tu déranges la dame et j’aimerai bien que tu partes.

      – Comment tu t’appelles?

      – Paul Storey. Et toi?

      – Je m’appelle Dégage-de-ma-putain-de-gueule.

      – Tes parents t’ont donné un bon départ dans la vie, à ce que je vois?

      – C’est un de tes amis, Minty? se retournant vers la femme, toujours assise, fronçant les sourcils d’une manière devenue familière à Paul.

      – Va-t’en Cliff. Je te parlerai plus tard, dit-elle.

      Cliff. C’est un prénom que l’on entend rarement de nos jours, pensa Paul, un prénom des années 60, mais il était content d’avoir enfin un nom à utiliser.

      – Ne me dis pas ce que je dois faire – toi non plus. Si je veux venir ici et te parler, je le ferai, dit Cliff.

      – Rentres chez toi, je t’appellerai.

      Cliff se retourna pour regarder Storey, captant sa taille et son allure. Paul pensait que Cliff n’était pas du tout intimidé, mais juste prudent. Il se déplaçait sûrement partout avec une bande, des personnes qui l’aideraient et feraient ce qu’il leur dit de faire. Cela lui donnait de la confiance, tout comme s’il était armé. Paul avait déjà eu affaire à ce genre de type et n’aimait pas cela. Les gens qui contrôlaient les autres ainsi, avaient souvent du mal à se tenir tranquille.

      Cliff se redressa et alla de l’autre côté de la table, se mit debout à côté de la femme et regarda Paul.

      – Tu ne me plais pas. Mais tu as des tripes. T’ai-je déjà vu quelque part? demanda-t-il

      – Je ne crois pas.

      – Ouais, moi aussi. Mais il y a quelque chose en toi que je reconnais. Ça me reviendra.

      – N’en perds pas le sommeil, beauté.

      – Oh, sûrement pas, dit-il en se retournant et sortant du café, sans regarder derrière lui, toujours confiant.

      – Tu ne vas pas t’asseoir. Je n’ai pas besoin de chevalier blanc, dit la femme à Paul.

      – Je sais.

      – Alors pourquoi tu t’es mêlé?

      – C’est dans ma nature.

      Elle le fixait avec un premier signe de curiosité qu’il n’avait jamais remarqué en elle, comme s’il venait enfin d’attirer son attention.

      – J’ai senti que tu ne voulais pas lui parler, dit-il.

      – Je l’ai énervé.

      – Quelque chose que tu as écrit?

      – Pas exactement. Tu peux me laisser maintenant, s’il-te-plaît?

      Il hocha la tête. Il était sur le point de partir lorsqu’il se rappela de quelque chose.

      – Minty? dit-il.

      – Araminta. Ne t’inquiètes pas, tu n’auras jamais l’occasion de l’utiliser, en levant la tête pour le regarder.

      – Un nom peu commun pour une écossaise.

      – Pas celui-ci.

      – Es-tu toujours aussi agressive?

      – Es-tu toujours aussi stupide?

      Il resta silencieux, se regardant mutuellement dans les yeux. Le regard fixe, il savait qu’elle essayait de le déchiffrer. Il essayait de faire la même chose avec elle. Même si ça ne l’amusait pas vraiment, ça lui changeait les idées. Comme essayer de réfléchir à ce qu’il devait faire dans la vie.

      – Rejoins-moi plus tard. Pour un verre, dit-elle sans changer d’expression.

      – Ok. Où?

      Elle lui donna le nom d’un pub ainsi que les directives – il ne connaissait pas l’endroit, mais connaissait le quartier de lorsqu’il était enfant.

      – Je te donne mon numéro, dit-il et se mit à le lui dicter. Il fit une pause pour lui laisser le temps de prendre son téléphone et de le taper.

      Elle le fixa à nouveau du regard, prit son téléphone et tapa le numéro. Une fois terminé, elle lui dit:

      – Ce n’est pas un rendez-vous. Ne te mets pas sur ton 41. Je ne sais même pas pourquoi je fais ça.

      – N’y réfléchis pas trop, ça gâchera un moment magnifique.

      – J’y serai à partir de huit heures.

      – Comment je te reconnaîtrai?

      – Je serai celle qui aura des regrets. Je te l’ai dit, ne t’emballe pas.

      CHAPITRE QUATRE

      Le pub se trouvait à Ball Hill, à dix minutes de marche de l’ancien terrain de football à Highfield Road. Dans ses souvenirs, c’était à l’époque un quartier commercial très fréquenté, avec des banques, un bureau de poste et toutes sortes de magasins. Une bibliothèque. Maintenant la moitié des commerces étaient barricadés et la majorité des magasins, encore ouverts, étaient des boutiques de bienfaisance. Le quartier était à l’abandon, comme le reste de la ville qu’il avait vu jusqu’ici.

      A son entrée au pub, il aperçut immédiatement Cliff, assis à une table ronde avec trois autres hommes. Araminta était assise un peu plus loin à envoyer des SMS d’un grand téléphone noir.

      Cliff lui fit signe de la main, un grand sourire au visage.

      – Minty a dit que tu venais. Elle a dit que tu croyais que vous aviez un rancard. Eh bien, nous y voilà!

      – Pas de roulement de pelle dès le premier soir, dit Paul.

      – Assieds-toi et relax, dit Cliff ne prêtant pas attention à ce qu’il venait de dire.

      – Voici Dutch, Gary et Tarzan. Je vais te laisser deviner qui est qui, en faisant signe de la tête aux autres assis à la même table.

      – C’n’est pas grave, je ne vais pas m’arrêter.

      – Oh, ne le prends pas mal. Je veux faire ta connaissance. Tu m’as eu par surprise la dernière fois, mais réflexion faite, j’ai bien aimé ta réaction. Défendre le d’m’oiselle.

      Araminta