Il ne voulut pas même garder près de lui sa petite-fille Vivette, une enfant de quinze ans, qui, depuis la mort de ses parents, n’avait plus que son grand au monde. La pauvre petite fut obligée de gagner sa vie et de se louer un peu partout dans les mas, pour la moisson, les magnans ou les olivades. Et pourtant son grand-père avait l’air de bien l’aimer, cette enfant-là. Il lui arrivait souvent de faire ses quatre lieues à pied par le grand soleil pour aller la voir au mas où elle travaillait, et quand il était près d’elle, il passait des heures entières à la regarder en pleurant…
«Dans le pays on pensait que le vieux meunier (на родине думали = народ думал, что старый мельник), en renvoyant Vivette, avait agi par avarice (отсылая Виветту, действовал из скупости; agir); et cela ne lui faisait pas honneur de laisser sa petite-fille ainsi traîner d’une ferme à l’autre (и это не делало ему чести позволить = что он позволил своей внучке вот так ходить с одной фермы на другую; honneur, m; traîner – волочиться, тянуться; бродить, шататься), exposée aux brutalités des baïles et à toutes les misères des jeunesses en conditions (подвергаясь грубости от пастухов и всем несчастьям /которые выпадают на долю/ молодежи в услужении; exposer – выставлять; подвергать /чему-либо/; baïle, m – /прованс./ главный пастух; misère, f – нищета; несчастье; condition, f – состояние, звание; être en condition – быть в услужении). On trouvait très mal aussi qu’un homme du renom de maître Cornille (не одобряли и то, что такой известный человек, как дед Корниль: «что человек с известностью деда Корниля»; trouver – находить; renom, m – репутация, известность), et qui, jusque-là, s’était respecté (и который до этого вел себя достойно; se respecter – уважать себя; вести себя благопристойно), s’en allât maintenant par les rues comme un vrai bohémien (ходил теперь по улицам, словно настоящий цыган), pieds nus (босой; nu – нагой), le bonnet troué (шапка дырявая), la taillole en lambeaux (кушак в лохмотьях; taillole, f – /обл./ шерстяной кушак; lambeau, m – лоскут, тряпка; лохмотья)…
«Dans le pays on pensait que le vieux meunier, en renvoyant Vivette, avait agi par avarice; et cela ne lui faisait pas honneur de laisser sa petite-fille ainsi traîner d’une ferme à l’autre, exposée aux brutalités des baïles et à toutes les misères des jeunesses en conditions. On trouvait très mal aussi qu’un homme du renom de maître Cornille, et qui, jusque-là, s’était respecté, s’en allât maintenant par les rues comme un vrai bohémien, pieds nus, le bonnet troué, la taillole en lambeaux…
Le fait est que le dimanche, lorsque nous le voyions entrer à la messe (дело в том, что по воскресеньям, когда мы видели, как он приходил на мессу; entrer – входить), nous avions honte pour lui, nous autres les vieux (нам было стыдно за него, нам, остальным старикам; honte, f – стыд); et Cornille le sentait si bien qu’il n’osait plus venir s’asseoir sur le banc d’œuvre (и Корниль это так хорошо чувствовал, что не решался больше садиться на скамью членов приходского совета; banc d’œuvre – /церк./ скамья членов приходского совета; oser – отваживаться, сметь). Toujours il restait au fond de l’église (он всегда держался в глубине церкви = позади), près du bénitier, avec les pauvres (возле кропильницы, вместе с бедняками; bénitier, m – /рел./ кропильница).
«Dans la vie de maître Cornille il y avait quelque chose qui n’était pas clair (в жизни деда Корниля было что-то = творилось что-то непонятное). Depuis longtemps personne, au village, ne lui portait plus de blé (уже давно никто в деревне не приносил