Eureka. Edgar Allan Poe. Читать онлайн. Newlib. NEWLIB.NET

Автор: Edgar Allan Poe
Издательство: Public Domain
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Жанр произведения: Зарубежная классика
Год издания: 0
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été irradiés de l'Unité. En somme, Laplace n'a pas même fait allusion à un seul des points de ma théorie.

      «Je ne crois pas nécessaire de parler ici du savoir astronomique manifesté par l'étudiant en théologie dans ces seuls mots: «des étoiles et des soleils,» ni d'insinuer qu'il eût été plus grammatical de dire: «le développement et la formation sont …» au lieu de: «de développement et fa formation est…»

      «La troisième falsification se trouve dans une note au bas d'une page, où le critique dit: «Bien mieux encore, M. Poe prétend qu'il peut rendre compte de l'existence de tous les êtres organisés, y compris l'homme, simplement par les mêmes principes qui servent à expliquer l'origine et l'apparence actuelle des soleils et des mondes; mais cette prétention doit être rejetée comme une pure et plate assertion, sans une parcelle d'évidence. C'est, en d'autres termes, ce que nous pouvons appeler une franche blague.» Ici la falsification gît dans une fausse application volontaire du mot principe. Je dis: volontaire, parce que, à la page 67, j'ai pris un soin particulier d'établir une distinction entre les principes proprement dits, Attraction et Répulsion, et ces sous-principes, purs résultats des premiers, qui régissent l'univers dans le détail. C'est à ces sous-principes, agissant sous l'influence spirituelle immédiate de la Divinité, que j'attribue, sans examen, tout ce dont, selon la très-leste assertion de l'étudiant en théologie, j'expliquerais l'existence par les principes qui expliquent la constitution des soleils, etc.

      «Dans la troisième colonne de son article, le critique dit: «Il affirme que chaque âme est son propre Dieu, son propre Créateur.» Ce que j'affirme, c'est que chaque âme est, partiellement, son propre Dieu, son propre Créateur.» Un peu plus loin le critique dit: «Après toutes ces propositions contradictoires relatives à Dieu, nous lui rappellerions volontiers ce qu'il a établi lui-même à la page 33: «Relativement à cette Divinité, considérée en elle-même, celui-là seul n'est pas un imbécile, celui-là seul n'est pas un impie, qui n'affirme absolument rien.» Un homme qui se déclare lui-même, d'une manière si décisive, coupable d'imbécillité et d'impiété, n'a pas droit à une plus longue réfutation.»

      «Or, la phrase, comme je l'ai écrite, et comme je la trouve imprimée à cette même page invoquée par le critique, et qu'il devait avoir sous les yeux, pendant qu'il citait mes paroles, se présente ainsi: «Relativement à cette Divinité, considérée en elle-même, celui-là seul n'est pas un imbécile, etc., qui n'affirme absolument rien.» Par l'emploi des italiques, comme le critique le sait parfaitement, j'ai l'intention de distinguer les deux possibilités, – celle d'une connaissance de Dieu par ses ouvrages et celle d'une connaissance de Dieu dans sa nature essentielle. La Divinité, en elle-même, est distinguée de la Divinité observée dans ses effets. Mais notre critique est possédé de zèle. De plus, comme il est théologien, il est honnête, candide. Il est de son devoir de pervertir le sens de ma phrase, en omettant mes italiques, – juste comme dans la phrase citée plus haut il considérait comme étant son devoir de chrétien de falsifier mon argument en supprimant le mot: partiellement, dont dépend toute la force et même toute l'intelligibilité de ma proposition.

      «Si ces altérations(est-ce bien le mot dont il faut les nommer?) étaient faites dans un but moins sérieux que de flétrir mon livre comme impie, et de me flétrir moi-même comme panthéiste, polythéiste, païen, ou Dieu sait quoi encore (et, en vérité, je ne m'en inquiète guère, pourvu que ce ne soit pas comme étudiant en théologie), j'aurais laissé passer cette déloyauté sans réclamations, par pur mépris pour la puérilité et la janoterie qui la caractérisent; mais, dans le cas actuel, vous me pardonnerez, M. l'éditeur, d'avoir, contraint comme je l'étais, fait justice d'un critique qui, retranché dans sa courageuse anonymosité, profite de mon absence de cette ville pour me calomnier et me vilipender nominativement.

«Edgar A. Poe.«Fordham, 20 septembre 1848.»

       A ceux-là, si rares, qui m'aiment et que j'aime;à ceux qui sentent plutôt qu'à ceux qui pensent; – aux rêveurs et à ceux qui ont mis leur foi dans les rêves comme dans les seules réalités, – j'offre ce Livre de Vérités, non pas spécialement pour son caractère Véridique, mais à cause de la Beauté qui abonde dans sa Vérité, et qui confirme son caractère véridique. A ceux-là je présente cette composition simplement comme un objet d'Art, – disons comme un Roman, ou, si ma prétention n'est pas jugée trop haute, comme un Poëme.

      Ce que j'avance ici est vrai; —donc cela ne peut pas mourir; – ou, si par quelque accident cela se trouve, aujourd'hui, écrasé au point d'en mourir, cela ressuscitera dans la Vie Éternelle.

      Néanmoins c'est simplement comme Poëme que je désire que cet ouvrage soit jugé, alors que je ne serai plus.

E. P.

      EUREKA

      ou

      ESSAI SUR L'UNIVERS

MATÉRIEL ET SPIRITUEL

      I

      C'est avec une humilité non affectée, – c'est même avec un sentiment d'effroi, – que j'écris la phrase d'ouverture de cet ouvrage; car de tous les sujets imaginables, celui que j'offre au lecteur est le plus solennel, le plus vaste, le plus difficile, le plus auguste.

      Quels termes saurai-je trouver, suffisamment simples dans leur sublimité, – suffisamment sublimes dans leur simplicité, – pour la simple énonciation de mon thème?

      Je me suis imposé la tâche de parler de l'Univers Physique, Métaphysique et Mathématique, – Matériel et Spirituel: – de son Essence, de son Origine, de sa Création, de sa Condition présente et de sa Destinée. Je serai, de plus, assez hardi pour contredire les conclusions et conséquemment pour mettre en doute la sagacité des hommes les plus grands et les plus justement respectés.

      Qu'il me soit permis, en commençant, d'annoncer, non pas le théorème que j'espère démontrer (car, quoi que puissent affirmer les mathématiciens, la chose qu'on appelle démonstration n'existe pas, en ce monde du moins), mais l'idée dominante que, dans le cours de cet ouvrage, je m'efforcerai sans cesse de suggérer.

      Donc, ma proposition générale est celle-ci: Dans l'Unité Originelle de l'Être Premier est contenue la Cause Secondaire de Tous les Êtres, ainsi que le Game de leur inévitable Destruction.

      Pour élucider cette idée, je me propose d'embrasser l'Univers dans un seul coup d'œil, de telle sorte que l'esprit puisse en recevoir et en percevoir une impression condensée, comme d'un simple individu.

      Celui qui du sommet de l'Etna promène à loisir ses yeux autour de lui, est principalement affecté par l'étendue et par la diversité du tableau. Ce ne serait qu'en pirouettant rapidement sur son talon qu'il pourrait se flatter de saisir le panorama dans sa sublime unité. Mais comme, sur le sommet de l'Etna, aucun homme ne s'est avisé de pirouetter sur son talon, aucun homme non plus n'a jamais absorbé dans son cerveau la parfaite unité de cette perspective, et conséquemment toutes les considérations qui peuvent être impliquées dans cette unité n'ont pas d'existence positive pour l'humanité.

      Je ne connais pas un seul traité qui nous donne cette levée du plan de l'Univers (je me sers de ce terme dans son acception la plus large et la seule légitime); et c'est ici l'occasion de remarquer que par le mot Univers, toutes les fois qu'il sera employé dans cet essai sans qualificatif, j'entends désigner la quantité d'espace la plus vaste que l'esprit puisse concevoir, avec tous les êtres, spirituels et matériels, qu'il peut imagina existant dans les limites de cet espace. Pour désigner ce qui est ordinairement impliqué dans l'expression univers, je me servirai d'une phrase qui en limite le sens: l'Univers astral. On verra par la suite pourquoi je considère cette distinction comme nécessaire.

      Mais, même parmi les traités qui ont pour objet l'Univers des étoiles, réellement limité, bien qu'il soit toujours considéré comme illimité, je n'en connais pas un seul dans lequel un aperçu s'offre de telle façon que les déductions en soient