Aventures de Monsieur Pickwick, Vol. II. Чарльз Диккенс. Читать онлайн. Newlib. NEWLIB.NET

Автор: Чарльз Диккенс
Издательство: Public Domain
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Жанр произведения: Зарубежная классика
Год издания: 0
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et tirant un shilling de se poche. Nous pensons que ce sera pour le 14 février, bien que la citation porte la date du dix, et nous avons demandé un jury spécial. Voilà pour vous, monsieur Snodgrass;» et en parlant ainsi, M. Jackson présenta le parchemin devant les yeux de M. Snodgrass, et glissa dans sa main le papier et le shilling.

      M. Tupman avait considéré cette opération avec un étonnement silencieux. Soudain le clerc lui dit, en se tournant vers lui à l'improviste:

      «Je ne me trompe pas en disant que votre nom est Tupman, monsieur?»

      M. Tupman jeta un coup d'œil à M. Pickwick; mais n'apercevant dans ses yeux tout grands ouverts aucun encouragement à nier son identité, il répliqua:

      «Oui, monsieur, mon nom est Tupman.

      – Et cet autre gentleman est M. Winkle, j'imagine?»

      M. Winkle balbutia une réponse affirmative, et tous les deux furent alors approvisionnés d'un morceau de papier et d'un shilling par l'adroit M. Jackson.

      «Maintenant, dit-il, j'ai peur que vous ne me trouviez importun, mais j'ai encore besoin de quelqu'un, si vous le permettez. J'ai ici le nom de Samuel Weller, monsieur Pickwick.

      – Garçon, dit M. Pickwick, envoyez mon domestique.»

      Le garçon se retira fort étonné, et M. Pickwick fit signe à Jackson de s'asseoir.

      Il y eut un silence pénible, qui fut à la fin rompu par l'innocent défendeur.

      «Monsieur, dit-il, et son indignation s'accroissait en parlant, je suppose que l'intention de vos patrons est de chercher à m'incriminer par le témoignage de mes propres amis?»

      M. Jackson frappa plusieurs fois son index sur le côté gauche de son nez, afin d'intimer qu'il n'était pas là pour divulguer les secrets de la boutique, puis il répondit d'un air jovial:

      «Peux pas dire… Sais pas.

      – Pour quelle autre raison, monsieur, ces citations leur auraient-elles été remises?

      – Votre souricière est très-bonne, monsieur Pickwick, répliqua Jackson en secouant la tête; mais je ne donne pas dans le panneau. Il n'y a pas de mal à essayer, mais il n'y a pas grand'chose à tirer de moi.»

      En parlant ainsi, M. Jackson accorda un nouveau sourire à la compagnie; et, appliquant son pouce gauche au bout de son nez, fit tourner avec sa main droite un moulin à café imaginaire, accomplissant ainsi une gracieuse pantomime, fort en vogue à cette époque, mais par malheur presque oubliée maintenant, et que l'on appelait faire le moulin.

      «Non, non, monsieur Pickwick, dit-il comme conclusion. Les gens de Perker prendront la peine de deviner pourquoi nous avons lancé ces citations; s'ils ne le peuvent pas, ils n'ont qu'à attendre jusqu'à ce que l'action arrive, et ils le sauront alors.»

      M. Pickwick jeta un regard de dégoût excessif à son malencontreux visiteur, et aurait probablement accumulé d'effroyables anathèmes sur la tête de MM. Dodson et Fogg, s'il n'en avait pas été empêché par l'arrivée de Sam.

      «Samuel Weller? dit M. Jackson interrogativement.

      – Une des plus grandes vérités que vous ayez dites depuis bien longtemps, répondit Sam d'un air fort tranquille.

      – Voici un sub poena pour vous, monsieur Weller?

      – Qu'est-ce que c'est que ça, en anglais?

      – Voici l'original, poursuivit Jackson, sans vouloir donner d'autre explication.

      – Lequel?

      – Ceci, répliqua Jackson en secouant le parchemin.

      – Ah! c'est ça l'original? Eh bien! je suis charmé d'avoir vu l'original; c'est un spectacle bien agréable et qui me réjouit beaucoup l'esprit.

      – Et voici le shilling: c'est de la part de Dodson et Fogg.

      – Et c'est bien gentil de la part de Dodson et Fogg, qui me connaissent si peu, de m'envoyer un cadeau. Voilà ce que j'appelle une fière politesse, monsieur. C'est très-honorable pour eux de récompenser comme ça le mérite où il se trouve; m'en voilà tout ému.»

      En parlant ainsi, Sam fit avec sa manche une petite friction sur sa paupière gauche, à l'instar des meilleurs acteurs quand ils exécutent du pathétique bourgeois.

      M. Jackson paraissait quelque peu intrigué par les manières de Sam; mais, comme il avait remis les citations et n'avait plus rien à dire, il fit la feinte de mettre le gant unique qu'il portait ordinairement dans sa main, pour sauver les apparences, et retourna à son étude rendre compte de sa mission.

      M. Pickwick dormit peu cette nuit-là. Sa mémoire avait été désagréablement rafraîchie au sujet de l'action Bardell. Il déjeuna de bonne heure le lendemain, et ordonnant à Sam de l'accompagner, se mit en route pour Gray's Inn Square.

      Au bout de Cheapside, M. Pickwick, dit en regardant derrière lui:

      «Sam!

      – Monsieur, fit Sam en s'avançant auprès de son maître.

      – De quel côté?

      – Par Newgate-Street, monsieur.»

      M. Pickwick ne se remit pas immédiatement en route, mais pendant quelques secondes il regarda d'un air distrait le visage de Sam et poussa un profond soupir.

      «Qu'est-ce qu'il y a, monsieur?

      – Ce procès, Sam; il doit arriver le 14 du mois prochain.

      – Remarquable coïncidence, monsieur.

      – Quoi de remarquable, Sam?

      – Le jour de la saint Valentin2, monsieur. Fameux jour pour juger une violation de promesse de mariage.»

      Le sourire de Sam Weller n'éveilla aucun rayon de gaieté sur le visage de son maître, qui se détourna vivement et continua son chemin en silence.

      Depuis quelque temps, M. Pickwick, plongé dans une profonde méditation, trottait en avant et Sam suivait par derrière, avec une physionomie qui exprimait la plus heureuse et la plus enviable insouciance de chacun et de chaque chose; tout à coup, Sam, qui était toujours empressé de communiquer à son maître les connaissances spéciales qu'il possédait, hâta le pas jusqu'à ce qu'il fût sur les talons de M. Pickwick, et, lui montrant une maison devant laquelle ils passaient, lui dit:

      «Une jolie boutique de charcuterie, ici, monsieur.

      – Oui; elle en a l'air.

      – Une fameuse fabrique de saucisses.

      – Vraiment?

      – Vraiment? répéta Sam avec une sorte d'indignation, un peu! Mais vous ne savez donc rien de rien, monsieur? C'est là qu'un respectable industriel a disparu mystérieusement il y a quatre ans.»

      M. Pickwick se retourna brusquement.

      «Est-ce que vous voulez dire qu'il a été assassiné?

      – Non, monsieur; mais je voudrais pouvoir le dire! C'est pire que ça, monsieur. Il était le maître de cette boutique et l'inventeur d'une nouvelle mécanique à vapeur, patentée, pour fabriquer des saucisses sans fin. Sa machine aurait avalé un pavé, si vous l'aviez mis auprès, et l'aurait broyé en saucisses aussi aisément qu'un tendre bébé. Il était joliment fier de sa mécanique, comme vous pensez; et, quand elle était en mouvement, il restait dans la cave pendant plusieurs heures, jusqu'à ce qu'il devint tout mélancolique de joie. Il aurait été heureux comme un roi dans la possession de cette mécanique-là et de deux jolis enfants par-dessus le marché, s'il n'avait pas eu une femme qui était la plus mauvaise des mauvaises. Elle était toujours autour de lui à le tarabuster et à lui corner dans les oreilles, tant qu'il n'y pouvait plus tenir. «Voyez-vous, ma chère, qu'il lui dit un jour, si vous persévérez dans cette sorte d'amusement, je veux être pendu si je ne pars pas pour l'Amérique. Et voilà, qu'il dit. – Vous êtes un grand feignant, qu'elle dit; et cela leur fera une belle jambe aux Américains, si


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Jour où un grand nombre d'amoureux et d'amoureuses s'adressent, sous le voile de l'anonyme, des déclarations sérieuses ou ironiques.