La 4 arrive le premier courrier de Pétersbourg. On apporte les malles dans le cabinet du maréchal, qui aime à faire tout par lui-même. On m’appelle pour aider à faire le triage des lettres et prendre celles qui nous sont destinées. Le maréchal nous regarde faire et attend les paquets qui lui sont adressés. Nous cherchons – il n’y en a point. Le maréchal devient impatient, se met lui même à la besogne et trouve des lettres de l’Empereur pour le comte T., pour le prince V. et autres. Alors le voilà qui se met dans une de ses colères bleues. Il jette feu et flamme contre tout le monde, s’empare des lettres, les decachète et lit celles de l’Empereur adressées à d’autres. А, так со мною поступают! Мне доверия нет! А, за мной следить велено, хорошо же; подите вон! Et il écrit le fameux ordre du jour au général Benigsen[50].
«Я ранен, верхом ездить не могу, следственно, и командовать армией. Вы кор д’арме ваш привели разбитый в Пултуск: тут оно открыто, и без дров, и без фуража, потому пособить надо, и так как вчера сами отнеслись к графу Буксгевдену, думать должно о ретираде к нашей границе, что и выполнить сегодня».
«От всех моих поездок, – écrit-il à l’Empereur[51], – получил ссадину от седла, которая сверх прежних перевязок моих совсем мне мешает ездить верхом и командовать такой обширной армией, а потому я командованье оной сложил на старшего по мне генерала, графа Буксгевдена, отослав к нему все дежурство и все принадлежащее к оному, советовав им, если хлеба не будет, ретироваться ближе во внутренность Пруссии, потому что оставалось хлеба только на один день, а у иных полков ничего, как о том дивизионные командиры Остерман и Седморецкий объявили, а у мужиков все съедено; я и сам, пока вылечусь, остаюсь в гошпитале в Остроленке. О числе которого ведомость всеподданнейше подношу, донеся, что если армия простоит в нынешнем биваке еще пятнадцать дней, то весной ни одного здорового не останется.
Увольте старика в деревню, который и так обесславлен остается, что не смог выполнить великого и славного жребия, к которому был избран. Всемилостивейшего дозволения вашего о том ожидать буду здесь, при гошпитале, дабы не играть роль писарскую, а не командирскую при войске. Отлучение меня от армии ни малейшего разглашения не произведет, что ослепший отъехал от армии. Таковых, как я, – в России тысячи».
Le maréchal se fâche contre l’Empereur et nous punit tous; n’est ce pas que с’est logique!
Voilà le premier acte. Aux suivants l’intérêt et le ridicule montent comme de raison. Après le départ du maréchal il se trouve que nous sommes en vue de l’ennemi, et qu’il faut livrer bataille. Boukshevden est général en chef par droit d’ancienneté, mais de général Benigsen n’est pas de cet avis; d’autant plus qu’il est lui, avec son corps en vue de l’ennemi, et qu’il veut profiter de l’occasion d’une bataille «aus eigener Hand» comme disent les Allemands. Il la donne. C’est la bataille de Poultousk qui est sensée être une grande victoire, mais qui à mon avis ne l’est pas du tout. Nous autres pékins avons comme vous savez, une très vilaine habitude de décider du gain ou de la perte d’une bataille. Celui qui s’est retiré après la bataille, l’a perdu, voilà ce que nous disons, et à titre nous avons perdu la bataille de Poultousk. Bref, nous nous retirons après la bataille, mais nous envoyons un courrier à Pétersbourg, qui porte les nouvelles d’une victoire, et le général ne cède pas le commandement en chef à Boukshevden, espérant recevoir de Pétersbourg en reconnaissance de sa victoire le titre de général en chef. Pendant cet interrègne, nous commençons un plan de manoeuvres excessivement intéressant et original. Notre but ne consiste pas, comme il devrait l’être, à éviter ou à attaquer l’ennemi; mais uniquement à éviter le général Boukshevden, qui par droit d’ancienneté serait notre chef. Nous poursuivons ce but avec tant d’énergie, que même en passant une rivière qui n’est рas guéable, nous brûlons les ponts pour nous séparer de notre ennemi, qui, pour le moment, n’est pas Bonaparte, mais Boukshevden. Le général Boukshevden a manqué d’etre attaqué et pris par des forces ennemies supérieures à cause d’une de nos belles manoeuvres qui nous sauvait de lui. Boukshevden nous poursuit, – nous filons. A peine passe-t-il de notre côté de la rivière, que nous repassons de l’autre. A la fin notre ennemi Boukshevden nous attrappe et s’attaque à nous. Les deux généraux se fâchent. Il y a même une provocation en duel de la part de Boukshevden et une attaque d’épilepsie de la part de Benigsen. Mais au moment critique le courrier, qui porte la nouvelle de notre victoire de Poultousk, nous apporte de Pétersbourg notre nomination de général en chef, et le premier ennemi Boukshevden est enfoncé: nous pouvons penser au second, à Bonaparte. Mais ne voilà-t-il pas qu’à ce moment se lève devant nous un troisième ennemi, c’est le православное qui demande à grands cris du pain, de la viande, des souchary, du foin, – que sais-je! Les magasins sont vides,
Конец ознакомительного фрагмента.
Текст предоставлен ООО «ЛитРес».
Прочитайте эту книгу целиком, купив полную легальную версию на ЛитРес.
Безопасно оплатить книгу можно банковской картой Visa, MasterCard, Maestro, со счета мобильного телефона, с платежного терминала, в салоне МТС или Связной, через PayPal, WebMoney,