«S’il est un fait qui caractérise l’époque actuelle, c’est assurément ce mouvement irrésistible de l’Occident vers l’Orient. La Russie qui posséde en elle l’élément européen occidental aussi bien que l’élément oriental, doit, dans ce grand rapprochement, nécessairement jouer le rôle de l’intermédiaire qui arrêtera les funestes conséquences du choc. L’Eglise Russe de son côte a maintenant, si je ne me trompe, une tâche semblable à remplir à l’occasion de la décadence alarmante et scandaleuse du christianisme dans l’Occident; placée en face de la stagnation du christianisme dans l’Eglise Romaine et de sa dissolution dans l’Eglise protestante, elle reçoit, à mon avis, une mission intermédiaire qui est plus liéе qu’on ne le pense de l’ordinaire avec celle du pays auquel elle appartient. Qu’il me soit permis d’indiquer en peu de mots cette décadence du christianisme dans l’Occident et les causes pour lesquelles l’Eglise Russe s’étant maintenue à l’abri de cette décadence, est en êtat, par ci-même, d’exercer une influence libératrice sur l’Occident. Cette influence ne sera point polémique, elle résultera de son exemple et de sa doctrine solidement fondée sur la science religieuse dont le catholicisme romain est aussi loin par son principe destructif (par sa science hostile à la foi)… Les Français ont choisi et inoculé en eux comme principe constitutif le principe destructif de la révolution, de même que les philosophes ont adopté pour principe constituant le principe destructeur du doute cartésien, lequel dans le fond ne vaut pas mieux que le scepticisme… J’ai êtê le premier et je suis encore presque le seul, qui ait découvert cette erreur fondamentale de la philosophic moderne; j’ai démontré que tous les philosophes (sans en excepter Leibnitz) depuis Descartes et son successeur Spinoza, sont partis de ce principe destructeur et révolutionnaire en ce qui tient а la vie religieuse, qui dans le sphére de la politique à donné naissance au principe constitutionnel; j’ai démontré qu’une réforme fondamentale n’est possible qu’en tant qu’elle s’exercera simultanément dans les deux sphères de la philosophie et de la politique. Il se trompent а mon avis d’une manière dangereuse ces hommes d’Etat et ces meneurs qui presumént que le mode de pensée des peuples (c’est-а-dire leur philosophie) est une chose indifférente, et qu’une science sans prière n’entraоne pas aprus elle un qouvernement sans prière – cette ruine pour gouverneur et gouvernés… La Providence a tenu jusqu’а ce jour l’Eglise Russe en dehors de ce mouvement européen, dont l’effet à êtê de déchristianiser aussi bien la science que la société civile; et précisément parce qu’elle a défendu l’ancien catholicisme contre cex deux ennemis, le papisme et le protestantisme, parce qu’elle ne proscrit pas l’usage de la raison comme l’Eglise Romaine, sans laisser passage comme le protestantisme, aux abus qui en peuvent résulter, – elle seule est capable de se présenter comme médiatrice, ce qui du reste devra se faire par le seul secours de la science en Russie «par les Russes».[23]
Баадер предлагает, чтобы несколько русских приехало в Мюнхен учиться и слушать его лекции, чтобы «combler une lacune qui existe encore en Russie comme dans l’Occident, tout en servant de modele а l’Occident et en lui prouvant (ce qui n’a pas encore eu lieu) que la véritable science n’existe pas sans la foi, et que la véritable foi ne peut subsister sans la science». Бросаются в глаза ошибочные суждения Баадера: католичество не отрицает разума и протестантизм не отрицает веру, сомнение Декарта и французская революция не только разрушали, но имели и положительный смысл. Но огромный интерес представляют надежды, которые Баадер возлагает на Россию. О славянофильской философии речь будет в другой главе. Но сейчас нужно отметить, что в России был двоякий исход философии: «у славянофилов в религию, в веру, у западников в революцию, в социализм». И в том и в другом случае было стремление к целостному, тоталитарному миросозерцанию, к соединению философии с жизнью, теории с практикой.
Западничество возникло у нас на той же теме о России, о ее путях и ее отношении к Европе. Западники приняли реформу Петра и петровский период, но отнеслись еще более отрицательно к империи Николая I, чем славянофилы. Западничество есть явление более восточное, чем западное. Для западных людей Запад был действительностью, и нередко действительностью постылой и ненавистной. Для русских людей Запад был идеалом, мечтой. Западники были такие же русские люди, как и славянофилы, любили Россию и страстно хотели для нее блага. Очень скоро образовалось в русском западничестве два течения, более умеренное и либеральное, интересовавшееся, главным образом, вопросами философии и искусства, восприявшее влияние немецкого идеализма и романтизма, и более революционное и социальное, восприявшее влияние французских социалистических течений. Впрочем, философия Гегеля влияла и на то и на другое течение. Станкевич, наиболее