It was three o'clock in the morning when Le Jeune knocked at the door of his rude little convent on the St. Charles; and the Fathers, springing in joyful haste from their slumbers, embraced their long absent Superior with ejaculations of praise and benediction.
1. "Iamais il ne fut si bien laué, il changea de peau en la face et en tout l'estomach: pleust à Dieu que son ame eust changé aussi bien que son corps!"—Relation, 1634, 59.
2. "S'il arriuoit quelque dégel, ô Dieu quelle peine! Il me sembloit que ie marchois sur vn chemin de verre qui se cassoit à tous coups soubs mes pieds: la neige congelée venant à s'amollir, tomboit et s'enfonçoit par esquarres ou grandes pieces, et nous en auions bien souuent iusques aux genoux, quelquefois iusqu'à la ceinture Que s'il y auoit de la peine à tomber, il y en auoit encor plus à se retirer: car nos raquettes se chargeoient de neiges et se rendoient si pesantes, que quand vous veniez à les retirer il vous sembloit qu'on vous tiroit les iambes pour vous démembrer. I'en ay veu qui glissoient tellement soubs des souches enseuelies soubs la neige, qu'ils ne pouuoient tirer ny iambes ny raquettes sans secours: or figurez vous maintenant vne personne chargée comme vn mulet, et iugez si la vie des Sauuages est douce."—Relation, 1634, 67.
3. "Ie ne laissois perdre aucune occasion de le conuaincre de niaiserie et de puerilité, mettant au iour l'impertinence de ses superstitions: or c'estoit luy arracher l'ame du corps par violence: car comme il ne sçauroit plus chasser, il fait plus que iamais du Prophete et du Magicien pour conseruer son credit, et pour auoir les bons morceaux; si bien qu'esbranlant son authorité qui se va perdant tous les iours, ie le touchois à la prunelle de l'œil."—Relation, 1634, 56.
4. See "Pioneers of France," 268.
5. Relation, 1634, 207 (Cramoisy). "Ils me chargeoient incessament de mille brocards & de mille injures; je me suis veu en tel estat, que pour ne les aigrir, je passois les jours entiers sans ouvrir la bouche." Here follows the abuse, in the original Indian, with French translations. Le Jeune's account of his experiences is singularly graphic. The following is his summary of his annoyances:—
"Or ce miserable homme" (the sorcerer), "& la fumée m'ont esté les deux plus grands tourmens que i'aye enduré parmy ces Barbares: ny le froid, ny le chaud, ny l'incommodité des chiens, ny coucher à l'air, ny dormir sur un lict de terre, ny la posture qu'il faut tousiours tenir dans leurs cabanes, se ramassans en peloton, ou se couchans, ou s'asseans sans siege & sans mattelas, ny la faim, ny la soif, ny la pauureté & saleté de leur boucan, ny la maladie, tout cela ne m'a semblé que ieu à comparaison de la fumeé & de la malice du Sorcier."—Relation, 1634, 201 (Cramoisy).
6. "Leur vie se passe à manger, à rire, et à railler les vns des autres, et de tous les peuples qu'ils cognoissent; ils n'ont rien de serieux, sinon par fois l'exterieur, faisans parmy nous les graues et les retenus, mais entr'eux sont de vrais badins, de vrais enfans, qui ne demandent qu'à rire."—Relation, 1634, 30.
7. "Aussi leur disois-je par fois, que si les pourceaux et les chiens sçauoient parler, ils tiendroient leur langage.… Les filles et les ieunes femmes sont à l'exterieur tres honnestement couuertes, mais entre elles leurs discours sont puants, comme des cloaques."—Relation, 1634, 32.—The social manners of remote tribes of the present time correspond perfectly with Le Jeune's account of those of the Montagnais.
8. "Surquoy on me rapporte vne chose tres remarquable, c'est que le Diable s'enfuit, et ne frappe point ou cesse de frapper ces miserables, quand vn Catholique entre en leur compagnie, et qu'il ne laiss point de les battre en la presence d'vn Huguenot: d'où vient qu'vn iour se voyans battus en la compagnie d'vn certain François, ils luy dirent: Nous nous estonnons que le diable nous batte, toy estant auec nous, veu qu'il n'oseroit le faire quand tes compagnons sont presents. Luy se douta incontinent que cela pouuoit prouenir de sa religion (car il estoit Caluiniste); s'addressant donc à Dieu, il luy promit de se faire Catholique si le diable cessoit de battre ces pauures peuples en sa presence. Le vœu fait, iamais plus aucun Demon ne molesta Ameriquain en sa compagnie, d'où vient qu'il se fit Catholique, selon la promesse qu'il en auoit faicte. Mais retournons à nostre discours."—Relation, 1634, 22.
9. "Le magicien tout glorieux dit que son homme est frappé, qu'il mourra bien tost, demande si on n'a point entendu ses cris: tout le monde dit que non, horsmis deux ieunes hommes ses parens, qui disent auoir ouy des plaintes fort sourdes, et comme de loing. O qu'ils le firent aise! Se tournant vers moy, il se mit à rire, disant: Voyez cette robe noire, qui nous vient dire qu'il ne faut tuer personne. Comme ie regardois attentiuement l'espée et le poignard, il me les fit presenter: Regarde, dit-il, qu'est cela? C'est du sang, repartis-ie. De qui? De quelque Orignac ou d'autre animal. Ils se mocquerent de moy, disants que c'estoit du sang de ce Sorcier de Gaspé. Comment, dis-je, il est à plus de cent lieuës d'icy? Il est vray, font-ils, mais c'est le Manitou, c'est à dire le Diable, qui apporte son sang pardessous la terre."—Relation, 1634, 21.
10. See Introduction. Also, "Pioneers of France," 315.
11. The Indians, it is well known, ascribe mysterious and supernatural powers to the insane, and respect them accordingly. The Neutral Nation (see Introduction, (p. xliv)) was full of pretended madmen, who raved about the villages, throwing firebrands, and making other displays of frenzy.
12. "Ie commençay par vn témoignage de grand amour en son endroit, et par des loüanges que ie luy iettay comme vne amorce pour le prendre dans les filets de la verité. Ie luy fis entendre que si vn esprit, capable des choses grandes comme le sien, cognoissoit Dieu, que tous les Sauuages induis par son exemple le voudroient aussi cognoistre."—Relation, 1634, 71.
13. "Pour nostre souper, N. S. nous donna vn Porc-espic gros comme vn cochon de lait, et vn liéure; c'estoit peu pour dix-huit ou vingt personnes que nous estions, il est vray, mais la saincte Vierge et son glorieux Espoux sainct Ioseph ne furent pas si bien traictez à mesme iour dans l'estable de Bethleem."—Relation, 1634, 74.
CHAPTER V.
1633, 1634.
THE HURON MISSION.
Plans of Conversion • Aims and Motives • Indian Diplomacy • Hurons at Quebec