Le Leurre Zéro. Джек Марс. Читать онлайн. Newlib. NEWLIB.NET

Автор: Джек Марс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Серия: Un Thriller d’Espionnage de L'Agent Zéro
Жанр произведения: Современные детективы
Год издания: 0
isbn: 9781094306407
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essentiellement le « canon » de l’arme mesuraient six mètres de long, une paire d’électrodes ultra-résistantes le long desquelles une armature de particules ionisées de type gazeux glisserait à une vitesse supérieure à environ sept fois celle du son. La portée de tir effective du canon, pour autant que ses modèles prédictifs puissent le dire, était de deux cent quarante à trois cent vingt kilomètres.

      Les paroles de Sun résonnaient dans la tête de Eun-ho. Seulement si cette satanée machine fonctionne. Bien sûr, tous les systèmes qui composaient le canon à plasma avaient leur importance et formaient un tout, mais il aimait à penser que son travail était sans nul doute le plus important ; après tout, si l’arme ne pouvait pas tirer de projectile à plasma, elle serait parfaitement inutile.

      Il n’était pas superstitieux, et pourtant, il croisa les doigts.

      « Regarde », lui marmonna Sun tandis qu’il lui présentait une paire d’épaisses jumelles noires.

      Eun-ho les saisit en hochant la tête. « Où ? »

      Sun lui montra du doigt, et Eun-ho regarda dans la direction qu’il lui indiquait. Il pouvait à peine la voir, telle une ombre vague à travers le soleil encore levant. C’était une barge à ordures de soixante-dix mètres de long où s’entassaient des déchets en provenance de Séoul. Elle n’avait pas d’équipage à son bord et les quelques faibles lumières autour de son périmètre étaient les seuls avertissements qu’un quelconque navire pourrait recevoir pour éviter une collision. La barge était amarrée depuis trois semaines à présent, à cet endroit précis et dans ce but précis.

      Elle ne se trouvait qu’à dix-huit kilomètres. Le test d’aujourd’hui était un voyage inaugural pour ainsi dire, non pas pour tester l’étendue des possibilités du canon, mais pour s’assurer de son efficacité, de sa précision et de sa puissance – et surtout, comme l’avait si justement souligné Sun, que cette satanée machine fonctionne bien.

      « Prêt », déclara Kim.

      Le canon à plasma prit vie dans un craquement sourd. Eun-ho savait qu’il lui fallait huit secondes pour préparer sa charge, délai durant lequel l’opérateur entrait habilement les coordonnées et, en quelques secondes seulement, l’arme corrigeait automatiquement sa trajectoire afin d’atteindre sa cible.

      « Prêt », répéta l’homme derrière la console.

      Kim jeta un regard à ses collègues qui attendaient dans l’expectative. Alors, en hochant brièvement la tête, il dit : « Feu ! »

      Tout alla si vite que Eun-ho n’eut pas le temps de réaliser ce qu’il se passait. En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, une étincelle de plasma bleu se mit à danser le long des électrodes du canon. Ce fut terminé tout aussi rapidement. Il n’y eut pas de craquement strident, pas de boum sonore, pas de bourdonnements aigus dans les oreilles. Il y eut un simple son étrange – comme un zoum ! – et une microseconde de plasma bleu. À peine plus qu’un flash.

      Et l’instant d’après, à dix-huit kilomètres de là, la barge explosa. Même à distance, la force de l’explosion le fit tressaillir. Un instant, on apercevait à peine la barge à l’horizon même avec les jumelles et, l’instant d’après, il y eut un arc de feu ardent dans le ciel en une explosion de morceaux qui volèrent sur des centaines de mètres dans toutes les directions, éclairant les premières heures matinales.

      Quelques secondes après, ces morceaux enflammés crépitèrent avant de sombrer dans les eaux glaciales de l’Océan Pacifique Nord.

      En de telles circonstances, beaucoup de grands hommes avaient eu la clairvoyance de préparer un discours pour l’occasion, sachant, ou tout du moins suspectant, que leurs mots seraient rapportés aux générations futures dans les livres d’histoire, ou déversés sur Internet, ou, au pire, consignés par une des personnes présentes. Cependant, Eun-ho n’avait rien préparé de tel et, à ce moment précis, il ne réussit à prononcer qu’une syllabe étouffée.

      « Ho ! »

      Le test s’était particulièrement bien déroulé. Cette satanée machine fonctionnait à la perfection. À l’endroit où s’était trouvée la barge quelques instants auparavant, on ne voyait à présent rien d’autre que les eaux bouillonnantes. La force destructrice du canon à plasma était immense, pas tout à fait celle d’une ogive, mais ce n’était pas une arme explosive. C’était une arme tactique, précise ; ses objectifs étaient plus petits, plus stratégiques et pouvaient même être mobiles. Le canon à plasma serait des plus aptes à couler des navires, à abattre des avions, ou même à contrer des missiles. La capacité qu’il avait à corriger automatiquement sa trajectoire presque instantanément et la vitesse du projectile à plasma de Mach 7 le rendaient virtuellement indestructible. Son seul défaut ne résidait que dans les huit secondes de chargement qui étaient nécessaires avant de pouvoir tirer et, quand bien même, c’était un pâle défaut quand on le comparait aux missiles à longue portée, torpilles ou autres canons de cuirassés. Sa taille relativement petite lui procurait une plus grande mobilité et ses capacités de furtivité le rendaient presque invisible aux yeux de l’ennemi, même à proximité.

      Le canon à plasma pourrait révolutionner l’aspect des conflits militaires modernes, même si ce n’était pas son but premier, du moins, ce n’était pas ce que l’on avait dit à Eun-ho et ses collègues. Malgré les nombreux milliards dépensés pour la création de cette arme (la Corée du Sud possédait le dixième budget militaire le plus élevé au monde), ils en produiraient cinq de plus. De cette façon, la demi-douzaine de canons à plasma protégeraient la frontière qui les séparait de leur voisin du Nord, mais les protégeraient aussi de n’importe quel ennemi ou envahisseur potentiels. Ils ne cherchaient pas à devenir une plus grande puissance militaire ou à détruire quiconque qui ne soit pas un agresseur ; il s’agissait de protection, d’assurer la sécurité de leur peuple et rien de plus.

      Et il était, lui, Eun-ho Park, parmi ceux qui étaient responsables du bien-être et de la sécurité de son peuple. Il avait contribué à rendre une telle chose possible. Même le vent mordant de février en provenance de l’océan ne pouvait gâcher l’immense sentiment de fierté qui l’étreignait.

      « Dr Kim ! » s’écria brusquement l’homme derrière la console. « Un bateau ! »

      La tête d’Eun-ho pivota rapidement en direction du cri de détresse et ses yeux s’écarquillèrent lorsqu’il s’aperçut que l’homme ne regardait pas l’écran radar de sa console, mais désignait quelque chose par-delà la proue. Un bateau s’approchait en effet, à moins de quinze cents mètres et bondissait sur les crêtes à pointes blanches tandis que sa distance s’amenuisait.

      Ils avaient tous été distraits par la démonstration et en avaient oublié de rester vigilants. Ils avaient supposé qu’ils étaient en sécurité.

      « Mais qu’est-ce que c’est que ça ? » grogna Dr Kim. « Qui…? »

      Eun-ho se rendit compte qu’il tenait toujours dans ses mains les jumelles de Sun. Il les souleva à hauteur de son visage et les ajusta. Il ne s’y connaissait pas trop en bateaux, mais suffisamment pour savoir que celui qui était à l’approche n’était pas militaire et pas aussi récent que l’était le Glimmer. La coque ébréchée et décolorée témoignait d’une certaine usure… et étaient-ce des impacts de balles qu’il apercevait sur son flanc ?

      Il regarda sur le pont et laissa presque échapper un cri d’étonnement. Les hommes qui y étaient rassemblés portaient des vêtements adaptés au froid, mais les zones exposées de leur peau sombre laissaient supposer qu’ils étaient Africains. En outre, les armes qu’ils tenaient fermement dans leurs mains indiquaient clairement que leurs intentions étaient tout sauf amicales.

      Eun-ho n’était pas un spécialiste des bateaux mais, en revanche, il s’y connaissait bien en armes, suffisamment en tout cas pour reconnaître un AK-47 lorsqu’il en voyait un.

      « Monsieur », dit-il docilement à