Héroïne, Traîtresse, Fille . Морган Райс. Читать онлайн. Newlib. NEWLIB.NET

Автор: Морган Райс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Серия: De Couronnes et de Gloire
Жанр произведения: Героическая фантастика
Год издания: 0
isbn: 9781640291010
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de gagner. Stephania voyait les corps éparpillés sur les pavés, portant leur armure impériale. Le noble qui adorait se battre avait trouvé de quoi se battre éternellement, semblait-il.

      “Quel imbécile”, dit Stephania.

      Stephania regarda un moment et, si elle avait ressenti un peu plus d'intérêt pour le Stade, elle aurait probablement trouvé une sorte de beauté sauvage à cette scène. Alors qu'elle regardait, un homme tenant une grande hache frappa deux hommes du manche, puis virevolta et en frappa un des deux assez violemment avec sa lame pour quasiment le fendre en deux. Un seigneur de guerre qui se battait avec une chaîne bondit par-dessus un soldat et la lui enroula autour du cou.

      C'était une preuve de courage qui ne laissait pas de marbre. Peut-être que, si elle y avait pensé, elle aurait pu acheter une dizaine de seigneurs de guerre un peu plus tôt et en faire des gardes du corps assez loyaux. La seule difficulté aurait été le manque de subtilité. Stephania grimaça quand une éclaboussure de sang réussit à s'élever presque jusqu'au rebord du balcon.

      “Ne sont-ils pas magnifiques ?” dit une des nobles.

      Stephania la regarda avec tout le mépris qu'elle put exprimer. “Je pense que ce sont des imbéciles.” Elle claqua des doigts en direction d'Elethe. “Elethe, des couteaux et des arcs. Maintenant.”

      Sa servante hocha la tête et Stephania les regarda, elle et quelques autres, sortir des armes à lancer et des fléchettes. Quelques gardes qui les accompagnaient avaient des arcs courts qu'ils avaient pris dans l'armurerie. L'un d'eux avait une arbalète de navire, qui était plus efficace tirée d'un pont que d'un balcon. Ils hésitèrent.

      “Les nôtres sont là-bas”, dit un des nobles.

      Stephania lui prit un arc léger des mains. “Et ils allaient mourir de toute façon, à se battre si pitoyablement contre des seigneurs de guerre. Au moins, comme ça, ils nous donnent une chance de gagner.”

      Gagner passait avant tout le reste. Ces autres gens le comprendraient peut-être un jour. Ou peut-être était-il mieux qu'ils ne le comprennent jamais. Stephania ne voulait pas avoir à les tuer.

      Pour l'instant, elle banda son arc aussi bien que possible avec son ventre rond. Comme elle tirait vers le bas, elle pouvait tout juste le retirer à moitié mais cela n'avait presque aucune importance. Elle ne prenait pas le temps de viser et cela n'avait certainement aucune importance. Vu la masse de gens qui grouillaient en-dessous, il suffisait qu'elle atteigne quelque chose.

      Plus que ça, c'était assez pour servir de signal.

      Les flèches s'abattirent. Stephania en vit une traverser la chair du bras d'un seigneur de guerre, qui rugit comme un animal blessé avant que trois autres lui transpercent la poitrine. Des couteaux s'abattirent, coupèrent, éraflèrent, creusèrent et évidèrent. Des fléchettes transportèrent du poison qui n'eut probablement pas le temps d'agir avant que les cibles ne soient transpercées de flèches.

      Stephania vit des soldats de l'Empire tomber avec les seigneurs de guerre. Le Haut Préfet Scarel leva les yeux vers elle d'un air accusateur en tripotant le carreau d'arbalète qui lui avait perforé l'estomac. Les hommes continuaient à tomber sous les coups d'épée des seigneurs de guerre ou trouvaient des brèches dans leurs défenses mais leurs moments de victoire étaient vite interrompus par la pluie de flèches.

      Stephania n'en avait que faire. Ce ne fut que quand le dernier seigneur de guerre tomba qu'elle leva la main pour mettre fin à l'assaut.

      “Tellement de …” commença à dire une des nobles. Stephania s'en prit à elle.

      “Ne soyez pas idiote. Nous avons tué les soutiens de Ceres et nous avons pris le château. Rien d'autre ne compte.”

      “Et Ceres ?” demanda un des gardes. “Est-elle morte ?”

      Stephania plissa les yeux en entendant cette question parce que c'était la seule partie de ce plan qui l'irritait.

      “Pas encore.”

      Il fallait qu'ils tiennent le château jusqu'à ce que l'invasion prenne fin ou jusqu'à ce que les rebelles trouvent un moyen ou un autre de la repousser. A ce stade, ils auraient peut-être besoin de Ceres comme élément de marchandage, ou peut-être même comme un simple cadeau permettant aux Cinq Pierres de Felldust d'afficher leur victoire. Sa présence au château pourrait même y attirer Thanos, ce qui permettrait à Stephania de perpétrer toutes ses vengeances d'un seul coup.

      Pour l'instant, cela signifiait que Ceres devait rester en vie mais qu'elle pouvait quand même souffrir.

      Et elle allait souffrir.

      CHAPITRE CINQ

      Ceres flottait au-dessus d'îles de pierre lisse d'une beauté si exquise qu'elle voulait presque pleurer. Elle reconnut le travail des Anciens et se mit immédiatement à penser à sa mère.

      Alors, Ceres la vit quelque part devant elle, encore enrobée de brume. Ceres courut vers elle et la vit se retourner, mais elle semblait ne pas encore courir assez vite pour la rattraper.

      A présent, un vide les séparait et Ceres bondit en tendant la main. Elle vit sa mère tendre la main vers elle et, seulement l'espace d'un instant, Ceres crut que Lycine allait l'attraper. Leurs doigts s'effleurèrent puis Ceres se mit à tomber.

      Elle tomba au milieu d'une bataille, entourée de silhouettes qui se débattaient. Les morts étaient là et, en apparence, leur mort ne les empêchait pas de se battre. Lord West se battait à côté d'Anka, Rexus à côté de cent hommes que Ceres avait tués dans tout autant de combats différents. Ils étaient tous autour de Ceres, en train de se battre l'un contre l'autre, en train de se battre contre le monde entier …

      Le Dernier Souffle était là, devant elle, et l'ex-seigneur de guerre était aussi sombre et terrifiant qu'il l'avait jamais été. Ceres sauta par dessus le bâton à lames qu'il maniait et tendit le bras pour le pétrifier comme elle l'avait déjà fait.

      Cette fois-ci, rien ne se produisit. Le Dernier Souffle la jeta à terre d'un coup de poing, se tint triomphant au-dessus d'elle mais, maintenant, il était Stephania qui, au lieu d'un bâton, tenait une bouteille dont les exhalaisons étaient encore acres dans les narines de Ceres.

      Alors, elle se réveilla et la réalité ne fut pas préférable à ses rêves.

      En se réveillant, elle sentit sous elle la pierre rude. L'espace d'un instant, elle crut que Stephania l'avait peut-être laissée sur le sol de sa chambre ou, pire encore, qu'elle se tenait peut-être encore au-dessus d'elle. Ceres virevolta en essayant de se relever et de continuer à se battre, mais, à ce moment, elle se rendit compte qu'elle n'avait pas de place où le faire.

      Quand Ceres vit des murs de pierre de tous les côtés, elle dut se forcer à respirer lentement, à réprimer la panique qui menaçait de l'engloutir. Ce fut seulement quand elle leva les yeux et vit une grille en métal au-dessus d'elle qu'elle se rendit compte qu'elle était dans une fosse, pas enterrée vivante.

      La fosse était tout juste assez large pour qu'elle s'y asseye. Il lui était certainement impossible de s'allonger de tout son long. Ceres tendit la main vers le haut, testa la solidité des barreaux de la grille qui se trouvait au-dessus d'elle puis invoqua ses pouvoirs pour trouver la force de les plier ou de les briser.

      Rien n'arriva.

      Alors, Ceres sentit la panique monter en elle. Elle essaya d'invoquer ses pouvoirs, de la faire doucement, se souvenant des changements que lui avait appris sa mère après qu'elle avait épuisé ses pouvoirs en essayant de prendre la cité.

      D'une façon ou d'une autre, cela lui semblait être une situation similaire, et pourtant différente de beaucoup plus d'autres points de vue. Avant, ç'avait été comme si les canaux qui acheminaient le pouvoir avaient été brûlés jusqu'à ce qu'ils fassent assez mal pour ne plus pouvoir être utilisés, laissant Ceres complètement vidée.

      Maintenant,