Secondly—We shall point out the mistakes, some of them really surprising even in a foreign writer, with regard to names, dates, and circumstances, oversetting every congruity which it was manifestly Le Sage’s object to establish. We shall show that the Spanish novels inserted by him do not mix with the body of the work; and moreover we shall show that in one instance, where Le Sage hazarded an allusion to Parisian gossip, he betrayed the most profound ignorance of those very customs which, in other parts of the work passing under his name, are delineated with such truth of colouring, and Dutch minuteness of observation.
If these two propositions be clearly established, we have a right to infer from them the existence of a Spanish manuscript, as on any other hypothesis the claims of an original writer would be clashing and contradictory.
M. Neufchateau, as we have observed, reiterates the assertion that the errors of Gil Blas are such as no Spaniard could commit, leaving altogether unguarded against the goring horn of the dilemma which can only be parried by an answer to the question—how came it to pass that Le Sage could enumerate the names of upwards of twenty inconsiderable towns and villages, upwards of twenty families not of the first class; and in every page of his work represent, with the most punctilious fidelity, the manners of a country he never saw? Nay, how came it to pass that, instead of avoiding minute details, local circumstances, and the mention of particular facts, as he might easily have done, he accumulates all these opportunities of mistake and contradiction, descends to the most trifling facts, and interweaves them with the web of his narrative (conscious of ignorance, as, according to M. Neufchateau, he must have been) without effort and without design.
Let us begin by laying before the readers the pièces du procès. First, we insert the description of Le Sage given by two French writers.
“Voici ce que disoit Voltaire à l’article de Le Sage, dans la première édition du Siècle de Louis XIV.:—
“‘Son roman de Gil Blas est demeuré, parcequ’il y a du naturel.’
“Dans les editions suivantes du Siècle de Louis XIV., Voltaire ajoute un fait qu’il se contente d’énoncer simplement, comme une chose hors de doute; c’est que Gil Blas est pris entièrement d’un livre écrit en Espagnol, et dont il cite ainsi le tître—La vidad de lo Escudero Dom Marco d’Obrego—sans indiquer aucunement la date, l’auteur, ni l’objet de cette vie de l’écuyer Dom Marco d’Obrego.”
“Extrait du Nouveau Porte-feuille historique, poetique, et litteraire de Bruzen de La Martinière.
“‘Baillet n’entendoit pas l’Espagnol. Au sujet de Louis Velés de Guevarra, auteur Espagnol, dans ses jugements des savants sur les poètes modernes, § 1461, il dit: On a de lui plusieurs comedies qui ont été imprimées en diverses villes d’Espagne, et une pièce facétieuse, sous le tître El Diabolo Cojuelo, novella de la otra vida: sur quoi M. de La Monnoye fait cette note. Comment un homme qui fait tant le modeste et le reservé a-t-il pu écrire un mot tel que celui-la? Cette note n’est pas juste. Il semble que M. de La Monnoye veuille taxer Baillet de n’avoir pas sontenu le caractère de modestie, qu’il affectoit. Baillet ne faisoit pas le modeste, il l’étoit véritablement par état et par principe; et s’il eût entendu le mot immodeste, ce mot lui auroit été suspect; il eut eu recours à l’original, où il auroit trouvé Diablo, et non Diabolo, Cojuelo et non Cojudo, et auroit bien vîte corrigé la faute. Mais comme il n’entendoit ni l’un ni l’autre de ces derniers mots, il lui fut aisé, en copiant ses extraits, de prendre un el pour un d, et de changer par cette légère différence Cojuelo, qui veut dire boiteux, en Cojudo, qui signifie quelqu’un qui a de gros testicules, et sobrino l’exprime encore plus grossièrement en François. M. de La Monnoye devoit moins s’arrêter à l’immodestie de l’épithète, qu’à la corruption du vrai tître le Guevarra.”
“Au reste, c’est le même ouvrage que M. La Sage nous a fait connoître sous le tître du Diable Boiteux; il l’a tourné, à sa manière, mais avec des différences si grandes que Guevarra ne se reconnoîtroit qu’à peine dans cette pretendue traduction. Par exemple, le chapitre xix de la seconde partie contient une aventure de D. Pablas, qui se trouve en original dans un livre imprimé à Madrid en 1729, (sic.) L’auteur des lectures amusantes, qui ne s’est pas souvenu que M. Le Sage, en avoit inséré une partie dans son Diable Boiteux, l’a traduite de nouveau avec assez de liberté, mais pourtant en s’écartant moins de l’original, et l’a insérée dans sa première partie à peu près telle qu’elle se lit dans l’original Espagnol. Mais M. Le Sage l’a traitée avec de grands changements, c’est sa manière d’embellir extrêmement tout ce qu’il emprunte des Espagnols. C’est ainsi qu’il en a usé envers Gil Blas, dont il a fait un chef-d’œuvre inimitable.”—(Pages 336-339, édition de 1757, dans les Passetemps Politiques, Historiques, et Critiques, tome 11, in 12.)
As an example of the accuracy with which Le Sage has imitated his originals, we quote the annexed passages from Marcos de Obregon—Page 3.
“En leyendo el villete, dixo al que le traia: Dezilde a vuestro amo, que di goyo, que para cosas, que me inportan mucho gusto no me suelo leuantar hasta las doze del dia: que porque quiere, que pare matarme me leuante tan demañana? y boluiendose del otro lado, se tornô a dormir.”
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