Storey. Keith Dixon. Читать онлайн. Newlib. NEWLIB.NET

Автор: Keith Dixon
Издательство: Tektime S.r.l.s.
Серия:
Жанр произведения: Триллеры
Год издания: 0
isbn: 9788873040620
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les choses peuvent toujours mal tourner.

      Cela n’a pas d’importance. Il se rappela de ce que Thomas lui avait dit, Fais revenir Storey, on a besoin de lui, il était l’un des meilleurs, toujours attentif, bon souffle. Se rendre à l’ancienne adresse de Storey ne lui avait servi à rien, à part de recevoir un savon de la part de sa voisine, cette jeune femme en sueur qui, selon lui, savait plus qu’elle n’en disait. Elle avait probablement envie de Storey. Ce qui était souvent le cas de la plupart des femmes.

      – Je comprends pourquoi tu es parti, dit-il, t’avais juste besoin d’un peu de temps et toutes ces conneries. Mais tu fous tout en l’air. Tu devrais te ressaisir et te grouiller de revenir.

      – J’ai démissionné – tu as oublié?

      – Il est possible d’annuler ta démission.

      – Thomas t’as parlé? Charme habituel? Je le vois bien te demander de me parler pour me faire revenir, parce qu’il n’accepterait pas de le faire lui-même.

      – Peu importe. Ce n’est pas de lui qu’on parle.

      – Je sais, tu penses à moi. Vous êtes tous chaleureux et câlins là-bas. Vous vous mettez au lit un ours en peluche dans les bras.

      Kirkland pratiquait son swing en regardant son prolongement, en gardant sa dernière position et en étudiant le pli de son coude, comme s’il ne faisait pas parti de son corps. Rick lui tourna le dos et dit à Storey:

      – Donc si tu ne reviens pas et que tu ne me dis pas où tu es, pourquoi tu m’appelles? Si ça ne te dérange pas, j’ai un petit garçon, ici, qui attend que je lui donne une bonne raclée. Et non, je n’aimerais pas reformuler ma phrase.

      – Toi et ton putain de golf. En fait, tu pourrais m’être utile.

      Et voilà, pensa Rick. Ils ne lâchent jamais prise quand ils ont besoin de quelque chose. Ils n’arrivent pas à sortir complètement du système – accéder à des informations qu’ils n’arrivent pas à avoir ailleurs. Il a connu beaucoup trop d’hommes qui ont quitté la police et sont entrés aux services de la sécurité privée, puis qui passent un simple coup de fil uniquement pour avoir des nouvelles et obtenir une adresse… en général, sa réponse était: non, je ne peux pas. Si tu voulais ce type d’informations, tu aurais dû rester flic.

      Mais il était peut-être préférable de garder Storey de son côté, plutôt que de l’énerver pour le moment. Si Thomas voulait qu’il revienne, alors il devrait continuer à parler à Storey jusqu’à ce que quelque chose éclate et qu’il arrive alors à le tenter.

      – Tu veux m’utiliser et ensuite me jeter comme une serviette sale, dit-il.

      – C’est exactement ça.

      Rick écouta Storey lui raconter l’histoire du petit groupe qu’il avait rencontré, de cette femme Araminta et de l’homme qui s’appelle Cliff. On ne sait pas comment, mais il s’est retrouvé impliqué avec eux. Il jouait maintenant le jeu pour connaître leur plan. Ils ne savaient rien à son sujet, mais ils avaient l’air d’aimer la façon dont il se comportait.

      – Alors qu’est-ce que tu veux? demanda Rick. Des arrestations? Des mises en garde?

      – Tout. Je connais Elliott depuis l’école. Eh bien, je l’ai vu. Je crois que cette femme Araminta est une arnaque de première. Ça serait une bonne chose si elle avait une relation avec lui, mais j’en doute.

      – Tu devrais passer le relais aux flics locaux. Pourquoi tu t’impliques?

      – Ça m’occupe. D’ailleurs je suis un combattant du crime, non? Né pour combattre le crime.

      – Fais chier. Je suis sur le point de passer au quatorzième trou, alors vas te faire voir.

      – Fais gaffe de ne pas tomber, tu te feras mal.

      Rick raccrocha, se retourna et vit Kirkland le regarder en fronçant les sourcils pensant qu’il lui dirait sûrement qui était au bout du fil.

      N’y pense même pas. Il n’avait pas besoin de le savoir. Si Rick voulait enfreindre la loi en donnant à Storey des informations, moins de personnes le savaient mieux c’était.

      CHAPITRE DIX

      Il les avait aperçus avant même d’arriver à la porte d’entrée du pub – les trois hommes de Cliff traînaient dehors, deux d’entre eux fumaient, le troisième celui qu’il pensait être probablement Dutch, avait un demi à la main. Merde. Est-ce qu’elle était enchaînée à lui? Elle ne pouvait donc rien faire sans que Cliff soit présent?

      Il jeta un coup d’œil autour. Le Litten Tree était un gastro pub dans un quartier bondé non loin du centre-ville, sur la route qui menait à la gare et à Kenilworth. Il voyait la grande télé murale à travers la porte à double battant, mesurant facilement deux mètres, si ce n’est pas plus. L’endroit semblait être animé contrairement la rue.

      – Quelle foutue coïncidence de vous revoir ici, vous trois, dit-il.

      Gary, le plus petit avec le regard intense, écrasa sa cigarette de son pied.

      – Bavard comme d’habitude. Tu n’la mets jamais en veilleuse?

      – Tu fais ressortir ce qu’il y a de meilleur en moi. Araminta est là?

      Gary leva son regard vers Tarzan:

      – Tu crois, Tarz? Tu l’as vu?

      Il aimait utiliser le grand homme comme son larbin, pensa Paul, une façon de se monter contre les autres.

      – Je suis certain d’avoir senti son odeur dans le coin, continua-t-il avant que Tarzan ne réponde. Une jupe à la recherche de quelqu’un pour gigoter en-dessous, comme une putain de prostituée en chaleur. Hein, Tarzan? As-tu vu une personne qui répond à cette description?

      Tarzan prit une taffe de sa cigarette et secoua la tête:

      – Non, pas dernièrement. Pas de jupons puants par ici.

      – Alors quoi de neuf? dit-Paul. Vous attendez quelqu’un? Vous savez, il y a bien longtemps de cela une personne m’a dit: si tu vois trois hommes debout devant un pub, cela veut probablement dire que deux d’entre eux sont pédés et que le troisième est jaloux. Alors qui est qui?

      Gary remonta son pantalon par la ceinture, regarda autour de lui pour voir si quelqu’un regardait. Paul se prépara en cas de coup de poing. Tarzan écrasa sa cigarette. Paul croyait qu’ils se préparaient à le cogner, lorsque Dutch se mit à rire:

      – Putain, il vous a eu tous les deux, dit-il. Un expert en blague a réussi à froisser vos quéquettes.

      – Ferme ta putain de gueule, dit Gary.

      Paul remarquant son visage virer au rouge:

      – Contrairement à mon pote Tarzan, je suis sûr de ma putain de masculinité.

      – Ouais, je vois ça, dit Dutch. Je le vois très bien sur ta putain de gueule.

      La porte du pub s’ouvrit et Cliff apparut, costaud, musclé et ferme. Paul commençait à voir plus l’influence qu’il pouvait avoir sur les gens.

      – C’est quoi ça, un putain d’institut de femmes? dit Cliff.

      – On était juste…

      – Ouais, ouais, je vous ai dit de m’avertir lorsque ducon se pointe.

      – C’est moi? demanda Paul.

      – D’après toi? Il n’y a que la vérité qui blesse. Allez, amène-toi par ici, lui dit-il en saisissant Paul par le bras et l’éloignant de la lumière de la porte d’entrée.

      Il traversa l’enceinte de Bull Yard en direction du passage souterrain qui menait à un parking à plusieurs étages.

      Paul, secouant le bras pour se libérer, se demandait où ils allaient. Etait-ce le moment où Cliff entrait en jeu, lui faire son baratin sur la virée qu’il planifiait? Ou est-ce