«Jamais valet ne le fut de personne avec tant d'assiduité et de bassesse, il faut lâcher le mot, avec tant d'esclavage.» Cela est du Saint-Simon (t. 7, p. 177, de l'édit. Sautelet), qui a dit encore du grand-maître que «sa figure commune ne promettoit rien et ne trompoit pas.» Voilà donc une affaire réglée du côté de l'esprit, et non sans mille confirmations. Exemple (1656): Couplets d'un
La mâchoire de Marsillac se faisoit remarquer de soi.
Il ne déplut pas à Ninon, ce gros garçon plein d'hésitations (Walck., t. 1, p. 242); mais il ne plut à personne plus qu'au roi, et cela dès l'âge de dix-huit ou de dix-neuf ans. En 1657 il est favori avéré, avec Vardes et Vivonne. Son père l'a cloué solidement dans sa faveur. Mademoiselle de Montpensier (t. 3, p. 187) indique je ne sais quelle mauvaise intrigue de ces messieurs à propos de mademoiselle de Mortemart, sœur de Vivonne. Prévoyoient-ils l'avenir de la Montespan? «On les appeloit
Marsillac avoit montré du courage à la guerre: il fut blessé au passage du Rhin. (Sévigné, 17 juin 1672.)
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Grâce au ciel, l'histoire de celui-là a été couchée tout du long sur le papier! Et quelle histoire! quel historien! Les
Le chevalier de Grammont étoit frère du maréchal (de la Guiche puis) de Grammont et fils de la sœur du comte de Boutteville. Il avoit aimé bien du monde, mademoiselle de Rohan, d'abord, à propos de laquelle (Tallemant des Réaux, t. 3, p. 434) il appela en duel Chabot, qui l'épousa. Ce fut un duel pour rire. En 1643, le chevalier se faisoit appeler Andoins. Henri Arnauld, dans ses
Dans mon
Dans l'histoire de Grammont (chap. 6), Saint-Evremont lui dit: «Que de grisons en campagne pour la d'Olonne! que de stratagèmes, de supercheries et de persécutions pour la comtesse de Fiesque! Elle qui peut-être vous eût été fidèle si vous ne l'aviez forcée vous-même à ne l'être pas!» On croiroit lire Bussy lui-même. Grammont, revenu définitivement d'Angleterre, reprit rang à la cour; sa femme l'y aida. Le roi «se plaisoit beaucoup» avec lui (
Le
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La maison de Rouville est ancienne en Normandie. Le marquis de Rouville dont il s'agit est le beau-frère de Rabutin et son ami. Il avoit été le second amant de Marion Delorme; il s'étoit battu en duel contre La Ferté-Senneterre; il étoit joueur; il avoit fait toutes ses preuves. Loret le place au nombre de ses saints (29 septembre 1652):
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Gilonne d'Harcourt, mariée 1º à Louis de Brouilly, marquis de Pienne, tué à Arras en 1640; 2º à Charles-Léon de Fiesque (1643). Son père étoit le frère aîné du père des Beuvron. Le comte de Fiesque, son fils, «étoit une manière de cynique fort plaisant parfois» (Saint-Simon, t. 1, p. 327). La Fontaine a fait des vers pour lui (épitre 19):
Cette main me relève ayant abaissé Gêne.
Le père avoit été de la bande de Condé. Dès 1647 Mazarin l'exiloit (Mott., t. 2, p. 261). Sa mère, la gouvernante de Mademoiselle, étoit Anne Le Veneur (Mott., t. 2, p. 355); elle mourut à Saint-Fargeau en 1653.
Mais qu'importent les généalogies? Gilonne étoit une femme telle que Bussy la peint. On l'appeloit
Ma reine Gilette,
Que de la Moquette
Je sois chevalier.
Folle, si l'on veut, jusqu'à oublier son état et à écrire à Mademoiselle: «Je vous ai fait l'honneur» (Montp., t. 3, p. 100), jusqu'à lui dire des choses impertinentes (1657), elle avoit courageusement joué son rôle de
Le roi, que sa bonté soumet à mille épreuves,
Pour soulager les chevaliers nouveaux,
En a dispensé vingt de porter des manteaux,
Et trente de faire leurs preuves.»
Elle est morte en 1699 (Saint-Simon, t. 2, p. 321). «Elle avoit passé sa vie dans le plus frivole du grand monde», vendu une fois une terre pour un beau miroir. «On disoit d'elle qu'elle n'avoit jamais eu que dix-huit ans.»
Mademoiselle, qui eut à s'en plaindre, la maltraite un peu, quoiqu'elles se soient raccommodées; M. Paulin Paris, en preux chevalier, la défend (Tall., t. 5, p. 374). Je ferois volontiers comme M. Paulin Paris. D'ailleurs, Mademoiselle (t. 3, p. 39) l'excuse: «C'est une femme qui vous chante pouille, et un moment après elle en est au désespoir et vous dit rage de ceux qui le lui ont fait faire.»
Madame Cornuel a créé pour elle le sobriquet si répandu de
«La comtesse maintenoit l'autre jour à madame Cornuel que Combourg n'étoit point fou; madame Cornuel lui dit: Bonne comtesse, vous êtes comme les gens qui ont mangé de l'ail.» (Sévigné, 6 mai 1676.)
Enfin madame Cornuel (Sévigné, t. 3, p. 31, de l'édit. Didot) «disoit que ce qui conservoit sa beauté, c'est qu'elle étoit salée dans sa folie.»
Cette beauté même étoit-elle bien grande? Venant à Paris, Christine de Suède dit: «La comtesse de Fiesque n'est pas belle pour avoir fait tant de bruit. Le chevalier de Grammont est-il toujours amoureux d'elle?» (Montp., t. 3, p. 73.) Et de même don Juan d'Autriche, en 1659: «Elle n'est guère belle pour faire tant de bruit.» (Montp., t. 3, p. 414.)
En tout cas, on voit là qu'elle faisoit bien du bruit.
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Madame de Motteville (t. 4, p. 387) dit que la reine Christine (en 1656) railla Grammont de la passion qu'il affichoit pour madame de Mercœur. C'étoit une passion ou plutôt une comédie de passion fort ridicule. Jamais femme ne fut plus sage, plus douce, plus simple.
Laure-Victoire étoit l'aînée des