Historical Characters. Henry Bulwer. Читать онлайн. Newlib. NEWLIB.NET

Автор: Henry Bulwer
Издательство: Public Domain
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Жанр произведения: Зарубежная классика
Год издания: 0
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32

“Sire, – I address to your Majesty a letter written the day before yesterday, and which I only received yesterday after mid-day. It is from the Bishop of Autun, who seems desirous to serve your Majesty. He had it conveyed to me that the King might make a trial of his zeal and influence, and indicate to him the points on which he could be employed.”

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“18 septembre, Kensington Square.

“My Lord,

“J’ai l’honneur de vous informer que je suis arrivé en Angleterre il y a deux jours. Les rapports que j’ai eu l’avantage d’avoir avec vous pendant mon séjour à Londres m’en font un devoir.

“Je me reprocherais de ne pas m’en acquitter promptement et de ne pas offrir mes premiers hommages au ministre dont l’esprit m’a paru au niveau des grands événements de cette époque, et qui a toujours manifesté des vues si pures, et un amour éclairé de la vraie liberté.

“A mes premiers voyages j’étais chargé par le roi d’une mission à laquelle j’attachais le plus grand prix. Je voulais hâter le moment de la prospérité de la France, et par conséquent l’attacher, s’il était possible, à l’Angleterre.

“J’osais à peine, il est vrai, espérer tant de bonheur dans nos circonstances, mais je ne pouvais me résoudre à ne pas faire des efforts pour y parvenir.

“L’assurance que vos daignâtes nous donner de la neutralité de votre gouvernement à l’époque de la guerre me parut un présage très-heureux.

“Depuis ce moment tout est cruellement changé parmi nous, et quoique rien ne puisse jamais détacher mon cœur ni mes vœux de la France, et que mon espoir soit d’y retourner aussitôt que les lois y auront repris leur empire, je dois vous dire, mylord, et je tiens beaucoup à ce que vous sachiez que je n’ai absolument aucune espèce de mission en Angleterre, que j’y suis venu uniquement pour y chercher la paix et pour y jouir de la liberté au milieu de ses véritables amis.

“Si pourtant mylord Grenville désirait connaître ce que c’est que la France en ce moment, quels sont les différents partis qui l’agitent, et quel est le nouveau pouvoir exécutif provisoire, et enfin ce qu’il est permis de conjecturer des terribles et épouvantables événements dont j’ai été presque le témoin oculaire, je serais charmé de le lui apprendre et de trouver cette occasion de lui renouveler l’assurance des sentiments de respect avec lesquels je suis, mylord, votre très-humble, et très-obéissant serviteur,

“Talleyrand-Périgord.”

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Déclaration de Monsieur de Talleyrand.

“Mon respect pour le conseil du roi, et ma confiance en sa justice m’engagent à lui présenter une déclaration personnelle plus détaillée que celle que je vois comme étranger présenter au magistrat.

“Je suis venu à Londres vers la fin de janvier 1792, chargé par le gouvernement français d’une mission auprès du gouvernement d’Angleterre. Cette mission avait pour objet, dans un moment où toute l’Europe paraissait se déclarer contre la France, d’engager le gouvernement d’Angleterre de ne point renoncer aux sentiments d’amitié et de bon voisinage qu’il avait montré constamment en faveur de la France pendant le cours de la Révolution. Le roi surtout, dont le vœux le plus ardent était le maintien d’une paix qui lui paraissait aussi utile à l’Europe en général qu’à la France en particulier, le roi attachait un grand prix à la neutralité et à l’amitié de l’Angleterre, et il avait chargé Monsieur de Montmorin qui conservait sa confiance, et Monsieur de Laporte, de me témoigner son désir à ce sujet. J’étais chargé de plus par les ministres du roi de faire au gouvernement d’Angleterre des propositions relatives à l’intérêt commercial des deux nations. La constitution n’avait pas permis au roi en me chargeant de ses ordres, de me revêtir d’un caractère public. Ce défaut de titre officiel me fut opposé par mylord Grenville comme un obstacle à toute conférence politique. Je demandai en conséquence mon rappel à Monsieur de Laporte, et je retournai en France. Un ministre plénipotentiaire fut envoyé quelque temps après; le roi me chargea d’en seconder les travaux, et en fit part à S. M. Britannique par une lettre particulière. Je suis resté attaché au devoir que le roi m’avait imposé jusqu’à l’époque du 10 août, 1792. J’étais alors à Paris où j’avais été appelé par le ministre des affaires étrangères. Après avoir été plus d’un mois sans pouvoir obtenir de passeport et être resté exposé pendant tout ce temps, et comme administrateur du département de Paris, et comme membre de l’Assemblée Constituante à tous les dangers qui peuvent menacer la vie et la liberté, j’ai pu enfin sortir de Paris vers le milieu de septembre, et je suis venu en Angleterre jouir de la paix et de la sûreté personnelle à l’abri d’une constitution protectrice de la liberté et de la propriété. J’y existe, comme je l’ai toujours été, étranger à toutes les discussions et à tous les intérêts de parti; et n’ayant pas plus à redouter devant les hommes justes la publicité d’une seule de mes opinions politiques que la connaissance d’une seule de mes actions. Outre les motifs de sûreté et de liberté qui m’ont ramené en Angleterre, il est une autre raison, très-légitime sans doute, c’est la suite de quelques affaires personnelles et la vente prochaine d’une bibliothèque assez considérable que j’avais à Paris, et que j’ai transportée à Londres.

“Je dois ajouter que devenu en quelque sorte étranger à la France, où je n’ai conservé d’autres rapports que ceux de mes affaires personnelles, et d’une ancienne amitié je ne puis me rapprocher de ma patrie que par les vœux ardents que je fais pour le rétablissement de sa liberté et de son bonheur.

“J’ai cru que dans des circonstances où la malveillance pouvait se servir de quelques préventions pour les faire tourner au profit d’inimitiés dues aux premières époques de notre Révolution, c’était remplir les vues du conseil du roi que de lui offrir dans une déclaration précise un exposé des motifs de mon séjour en Angleterre, et un garant assuré et irrévocable de mon respect pour la constitution et pour les lois.

“Talleyrand.

“1er janvier, 1793.”

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“L’art de mettre des hommes à leur place est le premier de la science du gouvernement; mais celui de trouver la place des mécontents est à coup sûr le plus difficile; et présenter à leur imagination des lointains, des perspectives où puissent se prendre leurs pensées et leurs désirs, est, je crois, une des solutions de cette difficulté sociale.”

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(XII.) Eclaircissements donnés par le citoyen Talleyrand à ses concitoyens.

37

See Appendix.

38

“After all that Sieyès has a very profound intellect.” “Profound! Hem! You mean perhaps —hollow.”

39

Bourrienne.

40

“Quand Roger Ducos et Sieyès portaient le titre de consuls, les trois membres de la commission consulaire étaient égaux, si non de fait, du moins en droit. Cambacérès et Lebrun les ayant remplacés, M. de Talleyrand, appelé dans le même moment à succéder à M. Reinhard au ministère des relations extérieures, fut reçu en audience particulière dans le cabinet du premier consul.

“‘Citoyen Consul,’ lui dit-il, ‘vous m’avez confié le ministère des relations extérieures, et je justifierai votre confiance; mais je dois vous déclarer dès à présent que je ne veux travailler qu’avec vous. Il n’y a point là de vaine fierté de ma part; je vous parle seulement dans l’intérêt de la France. Pour qu’elle soit bien gouvernée, pour qu’il y ait unité d’action, il faut que vous soyez le premier consul, et que le premier consul ait dans sa main tout ce qui tient directement à la politique, c’est-à-dire les ministères de l’intérieur et de la police, pour les affaires du dehors; ensuite les deux grands moyens d’exécution, la guerre et la marine. Il serait donc de toute convenance que les ministres de ces cinq départements travaillassent avec vous seul. L’administration de la justice et le bon ordre dans les finances tiennent sans doute à la politique par une foule de liens: mais ces liens sont moins sacrés. Si vous me permettez de le dire, général, j’ajouterai qu’il conviendrait de donner au deuxième consul, très-habile jurisconsulte, la haute main sur la justice, et au troisième consul, également bien versé dans la connaissance des lois financières, la haute main sur les finances. Cela les occupera, les amusera; et vous, général, ayant à votre disposition les parties vitales du gouvernement, vous arriverez