Œuvres complètes de lord Byron, Tome 10. George Gordon Byron. Читать онлайн. Newlib. NEWLIB.NET

Автор: George Gordon Byron
Издательство: Public Domain
Серия:
Жанр произведения: Зарубежная классика
Год издания: 0
isbn: http://www.gutenberg.org/ebooks/30994
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publication. Je vous demande comme une faveur toute particulière de ne pas perdre un moment pour faire ce que je désire; j'ai mes raisons et je vous les expliquerai quand je vous verrai. Je suis honteux de vous donner tant de peine.

      »Je ne sais point comment le public a reçu le Prologue au théâtre; je vois seulement que les journaux en disent du mal, ce dont ne s'embarrasse guère un vieil auteur comme moi. Je vous laisse absolument le maître de le joindre ou non à la prochaine édition, quand nous en donnerons une. Faites, je vous prie, exactement ce que je désire quant au portrait, et croyez-moi toujours, etc.

      »Faites-moi l'amitié de me répondre; je ne serai pas tranquille que je ne sache les épreuves et la planche détruites. On dit que le Satirist a rendu compte de Childe-Harold, je n'ai pas besoin de demander dans quel sens; mais je voudrais savoir s'il a reproduit ses anciennes personnalités? J'ai un intérêt plus grand que le mien là-dedans: souvent, dans ces sortes d'articles, on introduit des noms étrangers, surtout des noms de femmes.»

      LETTRE CXII

À LORD HOLLAND

      Cheltenham, 14 octobre 1812.

      «L'injuste préférence du comité paraît avoir mis en émoi tous les journaux, même celui de mon ami Perry. Il m'a traité assez rudement, tu, Brute! Je compte en retour lui envoyer, par le Morning-Chronicle, la première épigramme qui m'échappera, comme gage de pardon.

      »Le comité est-il dans l'intention d'entrer en explication sur sa conduite dans cette affaire? Vous voyez qu'on est assez disposé à l'accuser de partialité. Vous voudrez bien, au moins, me disculper de tout empressement déplacé à me pousser au détriment de tant d'anonymes plus anciens dans le métier, plus habiles que moi, qui n'eussent point été insensibles aux vingt guinées (équivalentes, je crois, à près de deux mille au cours de la banque), sans compter l'honneur. Mais l'honneur, à ce que je vois, ne suffit pas pour un succès dans ce genre de littérature.

      »Je voudrais savoir ce qu'il en sera advenu a la seconde représentation, et si quelqu'un aura eu la bonté d'en témoigner quelque satisfaction. Je n'ai vu de journaux que celui de Perry et deux feuilles hebdomadaires. Perry est sévère, les deux autres gardent le silence. Si vous et le comité ne vous repentez pas de votre jugement, je ne m'embarrasserai guère des brillans articles des journaux. Mon opinion à moi, sur ce Prologue, est ce qu'elle a toujours été; je ne suis pas loin, peut-être, d'en penser comme le public.

      »Croyez-moi, cher milord, etc., etc.

      »P. S. Mes complimens respectueux à lady Holland; son sourire serait une grande consolation pour moi, même à distance.»

      LETTRE CXIII

À M. MURRAY

      Cheltenham, 18 octobre 1812.

«Auriez-vous la bonté de faire insérer correctement (sur une copie correcte, car j'écris fort mal) dans plusieurs journaux, et particulièrement dans le Morning-Chronicle, cette parodie d'un genre tout particulier, car les premiers vers sont absolument ceux de Busby 30. Dites à Perry que je lui pardonne tout ce qu'il a dit et pourra dire contre mon Prologue, mais il faut qu'il me permette de critiquer à mon tour le docteur; et qu'il ne me trahisse pas… audi alteram partem. Je ne sais quelle mouche a piqué M. Perry; autrefois nous étions très-bons amis: mais n'importe, faites seulement insérer ceci.

Note 30: (retour) Le docteur Busby, l'un des concurrens, dont il s'était amusé à parodier le prologue, qui n'en avait pas besoin.

      »J'ai un ouvrage pour vous, La Valse, dont je vous fais présent, mais il faut me garder l'anonyme: c'est dans le vieux style des Poètes anglais et les Journalistes écossais.

      »P. S. Avec la prochaine édition de Childe-Harold, vous pourrez imprimer les cinquante ou cent premiers vers de la Malédiction de Minerve, jusqu'à la strophe:

      Mortel (c'est ainsi qu'elle parla), etc.

      vous arrêtant naturellement où commence la Satire proprement dite; la première partie est la meilleure.»

      LETTRE CXIV

À M. MURRAY

      19 octobre 1812.

      «Bien des remerciemens, mais il faut que je paie le dommage, et je vous serai obligé de m'en faire connaître le montant. Je crois que les Adresses rejetées sont, de beaucoup, la meilleure chose qui ait paru en ce genre depuis la Rolliade, et je souhaiterais, dans votre intérêt, que vous en fussiez l'éditeur. Dites à l'auteur que je lui pardonnerais de grand cœur, se fût-il montré vingt fois plus satirique, et que ses imitations ne sont pas du tout inférieures aux fameuses imitations d'Hawkins Browne. Il faut que ce soit un homme de beaucoup d'esprit, et d'un esprit moins désagréable et moins offensant que celui qu'on rencontre généralement dans ces sortes d'ouvrages; somme toute, j'admire beaucoup le sien et lui souhaite beaucoup de succès. Le Satirist, comme vous l'avez pu voir, a maintenant changé de ton; nous voilà délivrés, je crois, des critiques de Childe-Harold. J'ai en mains une Satire sur la Valse, qu'il faudra que vous publiiez anonyme; elle n'est pas longue, deux cents vers au plus, mais cela fera une assez bonne petite brochure. Vous l'aurez sous peu de jours.

      »P. S. L'éditeur du Satirist mérite des éloges pour son abjuration; après cinq ans de guerre ouverte! c'est ce qu'on appelle s'exécuter de bonne grâce.»

      LETTRE CXV

À M. MURRAY

      23 octobre 1812.

      «Mes remerciemens, comme à l'ordinaire. Vous allez en avant d'une manière admirable; mais ayez soin de satisfaire l'appétit du public, qui maintenant doit en avoir assez de Childe-Harold. La Valse sera prête. Cela fait un peu plus de deux cents vers, avec une espèce de préface, sous forme d'épître à l'éditeur. J'ai quelque envie de donner, avec Childe-Harold, les premiers vers de la Malédiction de Minerve, jusqu'au premier discours de Pallas, parce qu'ils ne contiennent rien contre la personne qui eût pu se plaindre du reste du poème, et que quelques amis pensent que je n'ai jamais rien écrit de mieux; il sera facile de les baptiser du nom de Fragment descriptif.

      »La planche est brisée! Entre nous, elle ne ressemblait pas du tout au portrait, et puis la figure de l'auteur, plantée au frontispice d'un ouvrage, ne signifie pas grand chose. Dans tous les cas, un portrait comme celui-là n'eût pas poussé beaucoup à la vente. Je suis sûr que Sanders n'eût pas survécu à la publication de la gravure. À propos, le portrait peut, jusqu'à mon retour, rester dans ses mains, ou dans les vôtres, à votre choix. L'une des deux épreuves restant est bien à votre service, jusqu'à ce que je vous en donne une meilleure; mais il faut absolument que l'autre soit brûlée. Encore une fois, n'oubliez pas que j'ai un compte à régler avec vous, et que tout cela doit y figurer. Je vous donne déjà assez de peine, sans souffrir que vous fassiez des dépenses pour moi.

      »Vous savez mieux que moi quelle influence peut avoir à l'avenir, sur la vente de Childe-Harold, tout ce bruit que vient d'occasioner le Prologue L'autre parodie qu'a reçue Perry est, je crois, la mienne. C'est le discours du docteur Busby mis en vers burlesques. Vous allez demeurer dans Asbermale-Street; j'en suis charmé, nous serons plus proches voisins. Je suis au moment d'aller chez lord Oxford, mais l'on m'y renverra mes lettres: Si vous en avez le loisir, toutes communications de votre part seront reçues avec plaisir par le plus humble de vos scribes. Est-ce M. Ward qui a rendu compte dans le Quarterly-Review de la Vie de Horne Tooke? L'article est excellent.»

      LETTRE CXVI

À M. MURRAY

      Cheltenham, 22 novembre 1812.

      «À mon retour de chez lord Oxford, j'ai trouvé ici votre aimable billet; je vous serai obligé de garder les lettres en question, et celles qui pourraient encore être adressées de même, jusqu'à ce qu'à mon retour en ville je vienne les réclamer; ce qui sera probablement sous peu de jours. On m'a confié un poème manuscrit, très-long et très-curieux, écrit par lord Brooke