L'abîme. Уилки Коллинз. Читать онлайн. Newlib. NEWLIB.NET

Автор: Уилки Коллинз
Издательство: Bookwire
Серия:
Жанр произведения: Языкознание
Год издания: 0
isbn: 4064066086206
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       Charles Dickens, Wilkie Collins

      L'abîme

      Publié par Good Press, 2020

       [email protected]

      EAN 4064066086206

       OUVERTURE.

       PREMIER ACTE.

       Le rideau se lève.

       La femme de charge entre.

       La femme de charge parle.

       Nouveaux personnages en scène.

       Sortie de Wilding.

       DEUXIÈME ACTE.

       Vendale se déclare.

       Vendale se décide.

       TROISIÈME ACTE.

       Dans la vallée.

       Sur la montagne.

       QUATRIÈME ACTE.

       L'horloge de sûreté.

       Victoire d'Obenreizer.

       Le rideau tombe.

       FIN.

       Table des matières

      Quel jour du mois et de l'année? Le 13 Novembre 1835. Quelle heure? Dix heures du soir sonnant à la grande horloge de St. Paul.

      En même temps toutes les églises de la ville ouvrent leurs gosiers de bronze et forcent leurs voix. Quelques-unes ont inconsidérément commencé de chanter avant la Cathédrale; d'autres n'y vont pas si vite et sont en retard de quatre, de six coups sur la grosse cloche. Cependant toutes se suivent d'assez près pour laisser ensemble dans l'air une même résonance longue et plaintive. On dirait que le père ailé qui dévore ses enfants décrit une courbe retentissante, avec sa faux gigantesque, au-dessus de la Cité.

      Quelle est cette cloche plus sourde et plus triste que toutes les autres, plus proche aussi de notre oreille?... Ce soir-là elle retarde si fort que ses vibrations persistent seules, longtemps après que tout autre son s'est éteint dans l'air. C'est la cloche de l'Hospice des Enfants Trouvés.

      Jadis les enfants y étaient reçus sans enquête. Un tour pratiqué dans la muraille s'ouvrait et se refermait discrètement. Il n'en est plus ainsi aujourd'hui. On prend des informations sur les pauvres petits hôtes, on les reçoit par faveur des mains de leurs mères. Ces malheureuses mères doivent renoncer à les revoir, à les réclamer même, et cela pour jamais! Ce soir, la lune est dans son plein, la nuit est assez douce. La journée n'a pourtant pas été belle; la boue épaissie par les larmes du brouillard recouvre les rues d'une couche noirâtre, et, certes, il faut, pour éviter l'atteinte pénétrante, que la dame voilée qui se promène de long en large soit bien et solidement chaussée.

      Elle marche évitant la place des fiacres; on la voit s'arrêter de temps en temps dans l'ombre de la partie occidentale de ce grand mur quadrangulaire, le visage tourné vers une petite porte dérobée. Au-dessus de sa tête se déploie le ciel pur, éclairé par cette lune brillante, les souillures du pavé s'étendent sous ses pas, et son esprit est divisé entre des pensées bien différentes, les unes presque heureuses, les autres cruelles. Son cœur ne lui parle point le même langage que l'expérience impitoyable; l'empreinte de ses pieds se succédant aux mêmes places dans cette boue noire a fini par y tracer comme un labyrinthe: ne serait-ce point là l'image de sa vie, des obstacles que le hasard a dressés devant elle, et du dédale inextricable où ses fautes l'ont engagée?

      La porte dérobée s'ouvrit alors, et une jeune femme sortit de l'Hospice.

      La dame voilée se tint d'abord à l'écart, observant de tous ses yeux. Ayant vu la porte se refermer elle se mit à suivre la jeune femme.

      Elles traversèrent ainsi deux rues en silence. La dame voilée, enfin, étendit la main vers celle qu'elle suivait et la toucha. La jaune femme s'arrêta, tout effrayée et se retourna.

      —Vous m'avez déjà touchée hier soir,—s'écria-t-elle,—et, lorsque j'ai tourné la tête, vous avez refusé de me parler. Pourquoi me suivez-vous comme un fantôme?

      —Je n'ai pas refusé de vous parler,—murmura la dame.—J'ai bien essayé de le faire; mais alors je n'ai pu....

      —Que voulez-vous de moi?... Je ne vous ai jamais fait de mal?

      —Jamais.

      —Je ne crois pas vous connaître?

      —Vous ne me connaissez pas.

      —Que puis-je donc, pour vous être utile?

      —Il y a deux guinées dans ce papier. Acceptez mon pauvre petit présent, et je vous le dirai.

      La jeune femme, qui avait bien le plus honnête visage du monde, rougit vivement.

      —Je suis Sally,—dit-elle.—Dans ce grand établissement, auquel j'appartiens, il n'y a pas une grande personne ni un enfant qui n'ait toujours une bonne parole pour Sally. On n'aurait pas pris une si bonne opinion de moi, si l'on me croyait capable de me vendre.

      —Hélas!—fit la dame,—je ne songe pas à vous acheter. Je voulais seulement vous offrir une légère récompense.

      Avec fermeté, mais sans aigreur, Sally repoussa la main qui lui présentait l'offrande.

      —S'il y a quelque chose que je puisse faire pour vous obliger,—dit-elle,—vous vous trompez en pensant que je le ferai pour de l'argent. Que désirez-vous?

      —Vous êtes l'une des gardiennes ou des employées de l'Hospice. Je vous en ai vue sortir hier et ce soir.

      —Je suis Sally, madame; je suis Sally.

      —Votre visage annonce la patience et la douceur, je suis sûre que les enfants s'attachent tout de suite à vous.

      —Pauvres chéris!... c'est vrai, madame.

      La dame releva son voile. Elle n'était guère moins jeune que Sally. Certes sa figure avait quelque chose