Marquis de Sade
Les crimes de l'amour
Publié par Good Press, 2020
EAN 4064066082932
Table des matières
CRIMES DE L'AMOUR
Précédé d'un avant-propos, suivi des idées sur
les romans, de l'auteur des crimes de
l'amour à villeterque, d'une notice
bio-bibliographique du marquis de
sade : l'homme et ses écrits et du
discours prononcé par le marquis
de sade à la section des piques.
BRUXELLES GAY et DOUCÉ 1881.
LE
MARQUIS DE SADE
Édition imprimée en tout à 500 exemplaires Nº 376
AVIS DES ÉDITEURS
Le trop célèbre de Sade, premier marquis de France et issu d'une des plus anciennes maisons nobles de l'Europe, est universellement connu pour ses débauches. Tout le monde lettré a entendu parler plus ou moins de ses écrits, mais peu de personnes les connaissent.
Cette grande célébrité le fait rechercher dans les bibliothèques, où il a sa place marquée comme originalité; mais ses écrits le rendent presque impossible, car le triste sire n'avait guère d'autre esprit que la monomanie érotico-criminelle.
Justine et Juliette, la Philosophie dans le boudoir, Aline et Valcourt, sont des œuvres souillées d'images obscènes et meurtrières, qui répugnent tellement à la lecture que, peut-être, personne ne les a lues en entier.
Le style en est détestable, car si l'auteur était fou, il n'était pas littéraire.
Zoloé, l'Auteur des Crimes de l'Amour à Villeterque, les Crimes de l'Amour, et autres productions analogues ne sont que de plates satires, ou de mauvaises nouvelles, sans intérêt.
En publiant ici une Nouvelle tirée des Crimes de l'Amour, le pamphlet contre Villeterque, l'Étude sur les romans, et la Notice sur Sade et ses écrits, les bibliophiles ont l'avantage d'avoir un spécimen des ouvrages de cet érotomane, et ils peuvent ainsi se dispenser d'acquérir ses autres œuvres.
G. D.
JULIETTE et RAUNAI
OU
LA CONSPIRATION D'AMBOISE
NOUVELLE HISTORIQUE
La diversité des cultes qui y régnait, la jalousie, l'ambition de la trop grande quantité de héros qui y florissait, la faiblesse du gouvernement, la mort de Henri II, la débilité de François II, toutes ces causes enfin n'étaient que trop capables de faire présumer, que si les ennemis laissaient respirer la France, elle allumerait bientôt elle-même un incendie intérieur, aussi fatal que les troubles qui venaient de la déchirer au dehors.
Philippe II, roi d'Espagne, avait envie de la paix; ne se souciant point de traiter avec les Guise, il se prêta aux arrangements relatifs à la rançon du connétable de Montmorency, qu'il avait fait prisonnier à la journée de Saint-Quentin, afin que ce premier officier de la couronne pût travailler avec Henri II à une paix désirée de toutes les puissances.
Le duc de Guise et le Connétable se trouvant donc prêts à lutter de crédit et de considération, désirèrent avant que d'employer leurs forces, de les étayer par des alliances qui les consolidassent.
Du fond de sa prison, le Connétable agissant dans ces vues, avait marié Damville, son second fils, avec Antoinette de la Mark, petite fille de la célèbre Diane de Poitiers, pour lors duchesse