LA FINANCE EN AFRIQUE
un développement vert, intelligent
et inclusif du secteur privé
Clause de non-responsabilité
Les opinions exprimées dans la présente publication sont celles des auteurs et ne reflètent pas nécessairement la position de la BEI.
À propos de la Banque européenne d’investissement
La Banque européenne d’investissement est la banque de l’UE et le premier bailleur de fonds multilatéral au monde. Nous finançons des investissements durables en faveur des petites et moyennes entreprises, de l’innovation, des infrastructures, du climat et de l’environnement. Depuis six décennies, nous contribuons à la croissance économique de l’Europe, en finançant aussi bien des jeunes pousses comme Skype que des projets d’envergure comme le pont de l’Øresund reliant la Suède et le Danemark. Pour lutter contre les changements climatiques, nous nous sommes engagés à soutenir l’investissement dans l’action pour le climat et la durabilité environnementale à hauteur de 1 000 milliards d’euros d’ici la fin de la décennie. Près de 10 % de tous nos financements concernent des pays tiers et soutiennent les pays voisins de l’Europe et le développement dans le monde.
SOMMAIRE
1. Le secteur bancaire en Afrique : au service d’une reprise durable et inclusive
3. Capital-investissement et capital-risque
4. Services financiers numériques
5. Verdir le secteur financier africain durant la reprise post-crise
Addendum : actualisation de données et évolutions récentes
Remerciements
La BEI tient à remercier, avant tout, le personnel et la direction des banques africaines qui ont généreusement donné de leur temps pour compléter l’enquête 2021 de la BEI sur le secteur bancaire en Afrique.
En plus des principaux auteurs, la BEI remercie tous les collègues de la BEI, du Making Finance Work for Africa Partnership (MFW4A), du Consultative Group to Assist the Poor (CGAP), de Symbiotics, de Microfinanza Rating, de la Global Private Capital Association (GPCA), du Overseas Development Institute (ODI) et de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), dont les contributions ont soutenu et enrichi le présent rapport. En particulier, nous souhaiterions mentionner :
Roberto Arnò, Abdelkader Benbrahim (MFW4A), Sanja Blatt, Inga Bleiere, Enrico Canu, Marius Chirila, Mariella Ciuffreda, Carmelo Cocuzza, David Crush (CGAP), Pedro de Lima, Miriam Djari, Matthieu Ducorroy, Olivier Edelman, Matteo Ferrazzi, Yolanda Embid-Segura, Marion Hoenicke, Fotios Kalantzis, Sabrina Katz (GPCA), Sabine Kayser, Eleni Kyrou, Christophe Litt, Samuel Miquel, Sonja Mohnen, Faith Njoroge, Nicholas Nzioka, Emma-Jayne Paul, Andreea Popescu, Jean-Luc Revéreault, Carmen Sainz, Anne Schmidt-Sheehan, Anne-Gaelle Schoeneberger, Markus Schulte, Dragan Soljan, Michael Steidl, Jean-Philippe Stijns, Kiril Stoychev, Annamaria Tueske, Christoph Weiss, Elina Väänänen, Deborah Vouche, Christoph Weiss, Dirk Willem te Velde (ODI) et Peter Zajc.
Avant-propos
L’Europe et l’Afrique sont confrontées à des défis sans précédent, qu’il convient de relever ensemble. La pandémie de COVID-19 et la crise climatique sont la preuve que « personne ne sera en sécurité tant que tout le monde ne le sera pas ». Il est dans l’intérêt de l’Europe de compléter les dispositifs de relance mis en oeuvre sur son territoire avec un soutien ambitieux à l’égard de nos partenaires africains, qui comptent parmi nos voisins les plus proches. En travaillant côte à côte pour relever les défis du développement, nous pourrons créer une dynamique de reprise puissante, durable et inclusive dont nous profiterons tous.
Dans le cadre de l’Équipe Europe, la Banque européenne d’investissement (BEI) a intensifié ses efforts pour aider les partenaires africains à faire face à la crise sanitaire et économique liée au COVID-19. En 2020, elle a mis à disposition 5 milliards d’EUR pour de nouveaux investissements privés et publics en Afrique – un engagement annuel record pour la Banque. Elle a ainsi aidé le continent à parer à l’urgence sanitaire immédiate et à atténuer la pandémie, tout en s’attaquant aux effets économiques de la crise. Cette somme permettra d’appuyer plus de 12 milliards d’EUR d’investissements dans 28 pays africains, 71 % des fonds bénéficiant à des pays en situation de fragilité et de conflit et à des économies parmi les moins avancées. Les projets soutenus devraient contribuer à la vaccination de 210 millions de personnes contre le coronavirus, à l’alimentation en électricité de 595 400 ménages grâce à de nouvelles installations énergétiques, à l’amélioration de l’approvisionnement en eau de 778 000 personnes ainsi qu’à l’irrigation de 26 500 nouveaux hectares de terres et à la reforestation de 3 076 hectares que les agriculteurs pourront exploiter. En outre, en juillet 2021, la BEI s’est engagée à soutenir, au Sénégal, la première usine africaine de production de vaccins contre le COVID-19. D’ici la fin de 2022, cette usine devrait produire chaque mois jusqu’à 25 millions de doses d’un vaccin anti-coronavirus agréé. En sus de notre soutien au mécanisme COVAX, il s’agit là d’une étape clé dans les efforts déployés à l’échelle mondiale par la BEI pour relever les défis sanitaires et économiques posés par la pandémie et construire un avenir meilleur, même si ce n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan compte tenu de l’ampleur de la tâche. Il est urgent que l’Union européenne intensifie encore ses efforts.
La BEI continuera d’aider les partenaires africains à « reconstruire en mieux », notamment en tenant compte des effets des changements climatiques. Mais, à cet égard aussi, le déficit de financement est énorme. Une reprise durable et inclusive post-COVID-19 nécessitera 1 000 milliards d’USD supplémentaires par an, en plus des 2 500 milliards d’USD nécessaires pour le financement des objectifs de développement durable (ODD) qui manquaient déjà chaque année avant la crise[1]. Les répercussions de la crise climatique ne font qu’amplifier les besoins. Le Fonds monétaire international (FMI) a estimé que l’Afrique subsaharienne à elle seule aura besoin chaque année de 30 à 50 milliards d’USD de financements supplémentaires pour s’adapter aux effets des changements climatiques[2].
La reprise en Afrique dépendra du maintien et de la création d’emplois par les entreprises privées, mais même celles qui prospéraient par le passé ont été durement touchées par la crise du COVID-19. Les données issues d’enquêtes menées auprès d’entreprises dans neuf pays africains pendant la pandémie permettent d’établir le constant suivant : l’impact économique est grave[3]. Environ 88 % des entreprises des pays couverts par les enquêtes connaissaient des difficultés de trésorerie et plus de 55 % d’entre elles ont dû fermer à titre temporaire à un moment donné. Quelque 8 % ont